Féminicide à Fort-de-France, les associations féministes en colère après « une Saint-Valentin de l'horreur »

Par 15/02/2024 - 07:52 • Mis à jour le 15/02/2024 - 12:06

Une jeune femme de 22 ans a perdu la vie mercredi (14 février) à 1h, victime d’une balle tirée dans la tête à son domicile. L’auteur des faits est toujours activement recherché. Culture Égalité dénonce le Patriarcat qui continue toujours, l'Union des Femmes de Martinique, évoque des « sauvageries de criminels »

    Féminicide à Fort-de-France, les associations féministes en colère après « une Saint-Valentin de l'horreur »
Photo d'illustration

Au lendemain du drame, les proches et les habitants de la résidence Toloman et du quartier sont toujours secoués.

Dans la nuit de mardi à mercredi, à 1h du matin précisément, une jeune femme de 22 ans, qui venait d’emménager il y a un mois, a été atteinte par un tir d’arme à feu, chez elle. À l’arrivée des secours, elle était en arrêt cardio-vasculaire. Pompiers et Samu avaient réussi à la réanimer et à la transporter au service des Urgences du CHU de Martinique.

Elle est décédée des suites de ses blessures, touchée en plein visage. L’auteur des faits, qui serait son compagnon ou son ex-compagnon, est activement recherché.

« Assassinée par le biais de la domination masculine »

Du côté de l’association Culture Égalité, qui a immédiatement réagi par voir de communiqué, c’est une nouvelle fois la colère et l’indignation.

George Arnaud, membre du comité dénonce la domination masculine aujourd’hui encore.

C’est inacceptable et insupportable que l’on puisse décider de la vie et de la mort d’une personne. Nous sommes révoltées, consternées, tristes. Elle a été assassinée car elle est une femme tout simplement par le biais de la domination masculine qui s’exprime encore et encore. Nous avons ouvert une permanence à notre siège. Vous ne pouvez pas imaginer comment ces jeunes femmes sont émues de voir qu’il y a un espace dédié aux femmes. Nous sommes dans une société patriarcale, de domination masculine et elle n’est pas terminée, elle monte en flèche. Il faut résister et dire que ce n’est pas une fatalité

L’association Culture Égalité s’est montrée visible et en mouvement dans les parades ses jours gras. Elle continue au quotidien ses messages, ses actions de lutte contre la violence faites aux femmes et en appelle à la responsabilité de chacun pour mener ce combat

C’est un travail permanent que nous faisons et nous avons profité du carnaval pour le faire. Mais il nous faut des moyens humains et financiers, car les flyers que nous distribuons, il faut bien l’important. Ce qui est important, c’est la prévention. Et c'est là que le bât blesse, nous n’avons pas les moyens suffisants pour aller dans tous les établissements scolaires faire de la prévention en direction des jeunes. Il s’agit de vraiment leur dire, à ces jeunes femmes, qu’un jeune homme, dès qu’il a malmené une fois, a donné une gifle, c’est qu’il est violent, et que le reste vient derrière

L’Union des Femmes de la Martinique a également réagi dans un communiqué ce mercredi, évoquant « une Saint-Valentin de l’horreur » et déplorant que « le décompte des féminicides en Martinique s’allonge ».

Elle n’avait que 22 ans, le recours à l’usage courant des armes et dont l’auteur présumé serait son petit ami, l’a tuée aujourd’hui. Aucun discernement n’arrête ces sauvageries de criminels, s’appropriant le droit de vie ou de mort sur leur compagne, de dominer les femmes 

 

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