Steeve Moreau, élu à Fort-de-France : « encore combien de morts pour que les autorités parisiennes réagissent ? »

Par 16/06/2023 - 08:30 • Mis à jour le 16/06/2023 - 11:38

L'adjoint au maire de Fort-de-France en charge de la sécurité et de la tranquillité publique déplore les deux nouveaux décès survenus hier soir (jeudi 15 juin) lors d'une fusillade à Cité Dillon et estime que les forces de sécurité manquent de moyens en Martinique.

    Steeve Moreau, élu à Fort-de-France : « encore combien de morts pour que les autorités parisiennes réagissent ? »
Steeve Moreau, adjoint au maire de Fort-de-France, en charge de la sécurité et de la tranquillité publique.

C’était une soirée comme les autres. Steeve Moreau, adjoint au maire de Fort-de-France, faisait d’ailleurs son jogging non loin de Dillon. Mais, un peu avant 21h, il est prévenu d’une fusillade à Cité Dillon, « à un moment surprenant, irréaliste », indique-t-il, joint au téléphone ce vendredi matin.

Sur place, il découvre l’ampleur du désastre : cinq personnes ont été blessées par balles, dont certaines « qui étaient là au mauvais endroit au mauvais moment ».

Le bilan est lourd : deux morts âgés d’une trentaine d’années, qui n’ont pu être sauvés malgré leur transfert au CHU de Martinique.

« J’espère que les auteurs seront retrouvés et incarcérés très rapidement. C’est toujours triste que la Martinique perde encore des enfants, des jeunes en plus », se désole-t-il, adressant ses premières pensées aux familles endeuillées.

Des moyens de sécurité supplémentaires

Pour autant, l’élu en charge de la sécurité et de la tranquillité publique n’est « pas surpris ». « On a une situation de tension qui monte depuis quelques temps. Plusieurs foyers d’insécurité ont été signalés ». À la fois par les riverains, mais aussi par les associations qui oeuvrent au quotidien.

« On a, aujourd’hui, une circulation de vraies armes de guerre en Martinique et particulièrement à Fort-de-France. Face à cela, les moyens de sécurité sont insuffisants. Le maire demande des moyens supplémentaires pour la police nationale, à la hauteur de ce qui se passe ».

Évoqué aussi par Serge Letchimy, le président du conseil exécutif de la CTM dans une lettre au ministre, le départ d’un escadron de gendarmerie supplémentaire, lui parait être « un très mauvais signal ».

Il y a, en Martinique, un gros trafic de cocaïne et un gros trafic d’armes, avec une problématique liée à tout ce qui arrive par la mer. La Martinique est une vraie passoire. On nous annonce un radar mais ça prend du temps. Combien de morts faudra-t-il attendre pour que les autorités parisiennes réagissent ? 

 

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