Un sans-abri d'origine martiniquaise accusé de meurtre est finalement acquitté

Par 13/05/2021 - 14:17

Accusé de meurtre, Emile, un sans-abri d'origine martiniquaise est finalement acquitté après plus de 3 ans derrière les barreaux. Il était jugé cette semaine devant la cour d'Assises de Paris pour son implication dans la mort d'un autre SDF, dans un foyer de la capitale, un soir de décembre 2017.

    Un sans-abri d'origine martiniquaise accusé de meurtre est finalement acquitté

Libéré après 3 ans de prison

C'est libre qu'Émile est sorti du tribunal à 65 ans. Il était incarcéré depuis décembre 2017.

Le 10 décembre 2017 au matin, dans un refuge pour sans-abri du 13e arrondissement, le corps d'un SDF portant des traces de coups est retrouvé par les équipes du centre d'hébergement. Dans la salle de bain d'une chambre qu'il partageait avec trois autres personnes, il est mort depuis la veille. Rapidement, les soupçons des enquêteurs se portent sur les camarades de boxe de la victime. Ils sont tous placés en garde à vue, mais deux d'entre eux, qui souffrent de troubles mentaux, sont finalement déclaré pénalement irresponsable.

Une dispute et des zones d'ombre

Au cours des auditions, les policiers ont juste pu obtenir qu'une dispute aurait éclaté entre la victime et le troisième résident, Emile. Les images de vidéo-surveillance le montrent aussi sortir de la chambre, jeter un drap et un sac. Après cela, plus personne n'a quitté les lieux de la nuit. Lui n'avoue rien, reconnaît avoir donné deux gifles, mais ne dit rien de plus. Connu pour des problèmes d'alcoolisme et non de violence, il est mis en examen et placé en détention provisoire.

Pour les avocats du sexagénaire, surnommé le Martiniquais, l'enquête n'a pas été assez poussée. Les zones d'ombre sont nombreuses. Une autre personne aurait ainsi été aperçue près de la chambre où s'est produit le drame, mais n'a jamais été identifié. Il n'y a pas de traces ADN, pas d'empreintes. Des arguments qui ont su convaincre les jurés d'assises, qui ont déclaré Emile coupable de violences, mais pas de coups mortels. L'accusé, alors que sept ans de prison avaient été requis à son encontre, a donc été acquitté.

Le parquet peut encore faire appel du verdict. 
 

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