Nouvelle rencontre entre les néo-titulaires et la Rectrice

Par 11/09/2015 - 21:34 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:31

Chaque année c’est la même chose, les nouveaux professeurs sont mutés vers différentes académies dans l’hexagone. La plupart acceptent, mais un petit nombre souhaite rester en Martinique. Pour eux c’est un véritable parcours du combattant, il risque la perte de leur concours.

    Nouvelle rencontre entre les néo-titulaires et la Rectrice
Toujours aucune piste quant à l'avenir des 9 professeurs néo-titulaires sollicitant leur affectation à l'Académie de Martinique !
La rencontre hier matin entre la rectrice d'Académie, Catherine BERTHO LAVENIR et leur collectif n'a rien donné! Depuis deux semaines, leurs établissements leur ont été attribués dans l'hexagone, ils sont d'ors et déjà en abandon de poste !
Certains ce sont d'ailleurs mis en arrêt maladie, pour prolonger leur chance de rester et ne pas perdre le bénéfice de leur concours !
Mais pour des raisons personnelles et matérielles, ils souhaitent tous enseigner ici.

La plupart sont des anciens contractuels qui ont déjà fait classe en Martinique pendant plusieurs années. La majorité d'entre eux ne veulent pas partir quitte à perdre le bénéfice de leur concours.

David Lemoine, est néo titulaire en art appliqué, l'an passé avant son concours, il était contractuel au Lycée de la Jetée au François. Son cas est assez particulier, puisqu'il n'est pas né en Martinique, mais est marié à une Martiniquaise et vient tout juste d'être papa. : « Je veux rester pour ma famille. Je suis affecté à Versailles, je n’ai aucune famille là-bas, je n’ai aucun logement. Ce qui va se passer c’est que l’on va faire de moi un travailleur pauvre. Ici j’ai passé un concours effectivement national, l’argument du concours national je ne vais pas revenir dessus. Toujours est il que j’ai passé ce concours pour me sortir de la précarité, en aucun cas pour y retourner à Paris, sans ma famille, sans mon enfant et sans logement.
Il y a la loi et l’esprit de la loi, moi ca fait 15 ans que j’enseigne en tant que contractuel. Peut-être à tort mais je me disais que j’allais rester dans l’académie ou je passais le concours, j’aimerais bien que l’on me maintienne dans mon travail et dans mon académie ».

Catheline Lager et David Lemoibe font partie du Collectif des néo-titulaires et stagiaires de Martinique. Ils sont catégoriques, ils refusent de partir sur une autre académie : « J’ai fais le choix de revenir en Martinique après mes études. J’aime mon métier, j’adore la transmission, maintenant je ne suis pas prête de repartir et je ne repartirais pas dans tout les cas. On a quand même le devoir de rejoindre notre poste. Chacun maintenant est dans une position très délicate à savoir s’il est prêt à être radié ou quitter sa famille pour rejoindre un poste en métropole sans avoir préparé quoi que ce soit. C’est vraiment là la difficulté, d’autant plus que beaucoup de choses ont été faites pour au final occuper les postes qu’on revendiquait même s’il en reste encore. C’est vrai que la situation est vraiment très complexe au niveau personnel et individuel.

Les options commencent à se rarifier. Maintenant, non je ne partirais pas, je vais demander des disponibilités, mais non je ne partirais pas. Ma femme me soutient à 200%, sa famille également, ils ne connaissent pas tous les rouages, tous les mécanismes, mais pour eux, je suis ici, il y a des postes, des besoins, que l’on me mette sur ces besoins. Ca fait 15 ans d’expérience en contractuel, donc précaire. J’ai consacré mon temps à l’éducation nationale »

Selon les membres du collectif, les anciens chefs d'établissements de ces néo-titulaires et stagiaires ont été reçus hier après-midi, par la Rectrice, afin de faire une estimation des postes encore vacants dans le département. Par la suite, tous espèrent qu'une dernière et septième rencontre pourrait conduire à une issue favorable pour chacune des parties prenantes de ce dossier. Aujourd'hui, les politiques (PPM, PALIMA, MODEMAS) ceux sont aussi saisis de cette affaire !

Xavier Chevalier et Peggy Saint-Ville