Violences scolaires au LP de Trinité : des élèves refusent d'aller en cours

Par 16/10/2015 - 18:31 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:30

Les élèves du lycée de Trinité refusent d’aller en cours. Ils militent pour que leur établissement soit plus sécurisé. Beaucoup de jeunes seraient en possessions d’une arme. Jeudi 15 octobre, plusieurs élèves ont été blessés dans une bagarre en pleine salle de cours. D'où vient une telle violence ? La réponse de la mère d'une des victimes.

    Violences scolaires au LP de Trinité : des élèves refusent d'aller en cours
Les cours sont perturbés au lycée professionnel Frantz fanon à Trinité. Environ 1500 élèves sur les 2600 que compte l'établissement sont mobilisés depuis ce matin devant l’établissement, ils refusent de retourner en classe comme si de rien n’était après la bagarre générale qui a éclaté hier en pleine salle de cours. Deux ou trois jeunes avaient été blessés par armes blanches.

Au lendemain de cette joute, les élevés sont toujours sous le choc. Léna est une lycéenne, elle explique ce qu’il se passe : « On a bloqué l’accès au lycée. Il y a trop de violence, ce n’ait pas normal qu’il y ai des armes dans l’enceinte du lycée et que cela passe inaperçu. Le Proviseur a envoyé des sms hier soir dans lesquels il explique qu’il y aura cours aujourd’hui normalement. On ne trouve pas cela normal que 5 jeunes aient été blessés et que les cours reprennent normalement. Non, ce n’est juste pas possible. Il faudrait qu’il y ai plus de sécurité, vraiment plus de sécurité. On est constamment face à cette violence. Il y a des jeunes qui viennent nous braquer. Il y a certains de ma classe qui viennent en voiture et qui se sont fait agresser, ils ont eu les pneus crevés, plusieurs choses comme cela. Nous sommes face à une violence quotidienne, je pense qu’il faut régler cela. Je ne sais pas comment mais c’est à la direction de régler cela, pas à nous. Il y a un travail à faire au niveau des jeunes pour qu’ils prennent conscience que la violence ne sert à rien et qu’il ne faut pas ramener des armes au lycée Je ne sais pas vraiment ce qu’il s’est passé mais apparemment tout est parti de paroles. Je pense que ça n’en vaut pas le coup ».

Une rencontre est prévue entre la direction et le personnel de l’établissement.

La mère du jeune qui a été transporté à l’hôpital suite à la bagarre, explique le point de départ de cette violence: « Il m’a dit qu’on a volé sa sacoche. Ils l’ont braqué. Je lui ai demandé ce qui s’était passé. Déjà mon petit neveu m’a expliqué que des jeunes ont braqué d’autres jeunes. Alors mon fils a empêché le braquage la veille. A partir de ce moment là, ils avaient mon fils dans le collimateur. Lors de la récréation, les braqueurs sont venus voir mon fils. A ce moment là, il est allé récupérer sa sacoche dans la salle de cours. Les jeunes ne vont pas parler, ils ont peur. Il était au lycée du Lorrain, il n’avait aucun problème. Depuis qu’il est né, je fouille tout le temps son sac. La semaine dernière il était chez moi, j’ai pu fouiller. Mais cette semaine il était chez ma maman alors elle n’a pas regardé. Je fouille pour savoir s’il n’y a pas un petit couteau, une paire de ciseaux, des trucs qui ne sont pas à lui. Je ne veux pas de ça chez moi. Il va tout m’expliquer plus tard comme les médecins lui ont donné un truc pour s’endormir pour qu’ils puissent l’opérer comme il avait mal. Le coup de couteau était dans l’abdomen et comme ca a déplacé une membrane, ca appuyait sur le foie. En plus l’infirmière lui a donné du sang comme il en a perdu énormément. Comme ça a continué de saigner à l’intérieur, il a été opéré en urgence ».

Heureusement, son pronostic vital n’est plus engagé.

Sylvio, le jeune homme visé veut rassurer ses camarades : « ça va, ça va bien. Je ne suis pas encore mort. Je souhaite dire à mes camarades que je suis toujours vivant. Je suis toujours là. Ce qui ne me tue pas me rend plus fort. Ne désespérez pas je suis toujours là. On va se revoir. Je ne me rappelle pas trop ce qui c’est passé »

L’enquête des gendarmes se poursuit.

Xavier Chevalier, Pascale Lavenaire et Jean-Marc Pulvar