Accident de travail mortel : le parquet requiert des amendes et du sursis contre les employeurs

Par 08/09/2023 - 18:57 • Mis à jour le 09/09/2023 - 06:50

Le procès d'un accident du travail mortel s'est tenu ce vendredi devant le tribunal correctionnel de Fort-de-France. La victime, un père de famille de 55 ans, avait perdu la vie en chutant d'une plateforme d'échafaudage.

    Accident de travail mortel : le parquet requiert des amendes et du sursis contre les employeurs
La bâtiment où s'est produit cet accident de travail mortel à l'Etang Z'Abricot. ©Archives RCI Martinique

"La peine ne viendra pas réparer la peine de la famille". Ce sont les mots du Ministère Public prononcés ce midi au Palais de Justice de Fort-de-France.

Ils ont exprimé toute la difficulté de l’affaire qui était jugée aujourd’hui, près de trois ans après les faits. 

Le 21 octobre 2020, un ouvrier de 55 ans chutait d’un échafaudage sur un chantier de construction à l’Etang Z’Abricots. Rodrigue Joachim, père de famille, succombait à ses blessures.

Ce sont ses employeurs qui comparaissent ce vendredi devant la Justice. Estimant que l’entreprise a tout mis en œuvre pour assurer la sécurité de ses chantiers, le Procureur a prononcé des réquisitions relativement légères.

Il a ainsi réclamé 20 000 euros d'amende pour la société Ageco dont la moitié avec sursis, 5000 euros pour la société Promotion dont la moitié avec sursis et pour chacun des 3 employeurs : 2000 euros avec sursis.

"Pas de lien de causalité"

Pour sa part, l’avocat de la défense a plaidé pour que soit reconnue l’absence de lien de causalité entre l’accident et la conduite de l’entreprise en matière de sécurité.

Maître Philippe Sénart a insisté devant la cour sur l'engagement de ses clients pour la sécurité sur le chantier.

Il y avait ce qu'on appelle un quart d'heure sécurité au cours duquel, quasiment quotidiennement, étaient rappelées les règles de sécurité. Et malheureusement, même ces mesures qui avaient été prises n'ont pas empêché cet accident mortel. L'inspection du travail a relevé un certain nombre d'éléments. Il n'y a pas de vision sur le salarié. Donc, c'est pour ça que subsiste effectivement ce doute-là

La décision a été mise en délibéré au 9 octobre prochain.

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