Achat d'un immeuble en ville : Elisabeth Landi choisit le procès en correctionnelle

Par 19/02/2021 - 12:32 • Mis à jour le 19/02/2021 - 13:13

Ce matin, les avocats d'Elisabeth Landi, ancienne deuxième adjointe du maire de Fort-de-France ont finalement refusé la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Ils ont fait le choix d'un procès en correctionnel pour que toutes les responsabilités soient établies.

    Achat d'un immeuble en ville : Elisabeth Landi choisit le procès en correctionnelle

Elisabeth Landi devait comparaître ce vendredi matin devant le procureur général de la République de Fort-de-France. Cette comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité - connue sous le nom de plaider coupable - intervenait après qu'elle a acheté une maison de ville située au 33 bis rue Moreau-de-Jonnes, des mains de la municipalité.

Une vente qui n'aurait pas dû avoir lieu compte tenu de sa position de conseillère municipale à Fort-de-France lors de la mandature 2008-2014. Un achat immobilier qui pointait sur Elisabeth Landi des soupçons de prise illégale d'intérêt.

Néanmoins, alors que l'ancienne élue voulait en finir au plus vite avec cette affaire en passant par la procédure du plaider coupable, ses avocats et elle ont fait volte face ce matin. Ils ont demandé à ce que l'affaire soit jugée par le tribunal correctionnel de Fort-de-France.

Pour les avocats d'Elisabeth Landi, son honneur est jeté en pâture alors qu'elle ignorait qu'elle commettait une infraction. "Son honneur est piétiné depuis plusieurs mois", s'insurge maître Philippe Edmond-Mariette, avocat d'Elisabeth Landi.

Nous tenons à ce qu'il y ait une audience publique pour que l'on sache très exactement comment les choses se sont passées. J'ose espérer qu'au soir de cette audience, les chiens se tairont

Dans cette affaire, le camp d'Elisabeth Landi pointe une responsabilité collective. Selon nos informations, Elisabeth Landi a acheté l'immeuble d'habitation avec son frère via une société civile immobilière (SCI).

À aucun moment au cours de cette démarche, ni les services de la mairie à qui appartenait le bien, ni le notaire ne l'ont prévenue que l'acquisition de ce bien représentait une infraction au code pénal. La vente n'aurait donc pas dû être validée.

Un bien évalué à 41 000 euros

La défense d'Elisabeth Landi dément également le montant de la vente avancé par ses détracteurs.

Ce bien ne coûtait pas 150 000 euros. C'était un immeuble qui était entré dans le patrimoine de la ville après une procédure d'abandon manifeste. Les domaines ont estimé l'immeuble à 41 000 euros et elle en a fait l'acquisition pour un montant de 45 000 euros

Cette affaire qui a été signalée par l'association nationale de lutte contre la corruption, Anticor dont maître Alex Ursulet est l'avocat dans ce dossier, a coûté sa place à Elisabeth Landi sa place sur la liste du PPM à Fort-de-France aux élections municipales de 2020. Selon nos informations, c'est Elisabeth Landi qui a saisi elle même le procureur de la République en octobre 2019.

À noter que le premier locataire de cette maison de ville qui a été rénovée était l'ancien président du tribunal de grande instance de Fort-de-France qui ignorait les conditions d'acquisition du bien.

"Aujourd'hui ma cliente est prête à se battre jusqu'au bout pour laver son honneur. Elisabeth Landi n'a pas attendu la politique pour se faire connaître. Elle est agrégée d'histoire et géographie. Quand on sait tout ce qu'elle a transmis aux jeunes martiniquais, il lui semble normal qu'au moins ces jeunes-là puissent se dire qu'elle n'est pas une tricheuse, qu'elle n'est pas une voleuse", a commenté Philippe Edmond-Mariette.

Le procès dont la date n'a pas encore été arrêtée pourrait néanmoins conduire à une peine plus importante que la procédure de reconnaissance préalable de culpabilité.