Affaire Aude Jean-Alexis : « Je suis innocent », clame Patrice Monthieux

Par 13/09/2023 - 14:12 • Mis à jour le 14/09/2023 - 05:13

Presque six ans après les faits, la Cour d'assises de la Martinique tente de faire jaillir la vérité sur le sort d'Aude Jean-Alexis. Une tentative ardue puisque le seul accusé a clamé son innocence dès l'ouverture des débats.

    Affaire Aude Jean-Alexis : « Je suis innocent », clame Patrice Monthieux

C’est un procès très attendu et sous tension qui s’est ouvert ce matin (13 septembre) devant la cour d’Assises de Martinique. Celui de Patrice Monthieux. Le quadragénaire est poursuivi pour l’enlèvement, la séquestration d’Aude Jean-Alexis, suivie de sa mort.

Cette jeune femme de 22 ans avait subitement disparu le 15 novembre 2017 à Rivière-Salée. Elle n’a jamais été retrouvée.

Ce mercredi matin, l’accusé n’a cessé de clamer son innocence. Patrice Monthieux a pris la parole dès le début du procès pour se défendre. "Je suis innocent , je conteste", lance-t-il d’emblée à la cour.

Emmitouflé dans son gilet beige, Patrice Monthieux, assis dans le box des accusés, est apparu très calme dès le début de son procès. A l'image de celui qui est décrit pendant toute l’enquête.

Délits routiers et détention d'armes

Ce Saléen de 46 ans reste très discret. Il sortait peu de son domicile à part pour rendre service à sa mère autour de l’activité d’hôtellerie de cette dernière.

Pourtant, il n'est pas inconnu de la justice. Son casier judiciaire fait mention d’une dizaine de condamnations : des délits routiers mais également des faits de détention d’armes. On retient également la détention d’images d’un mineur relevant d’un caractère pornographique.

Concernant sa vie sociale, il est l'homme à tout faire de la résidence hôtelière de sa mère. Au moment de la disparition d’Aude Jean-Alexis, Patrice Monthieux indique qu'il était en couple avec une femme qui se trouvait hors du département. Il affirme que la victime n’était qu'une simple connaissance qu'il prenait en stop de temps en temps. 

Une position qui ne tient pas au regard des investigations sur son téléphone. Les relevés téléphoniques démontrent qu’il y a eu une soixantaine d’appels entre eux dont les trois-quarts étaient à l’initiative de l'accusé. Il ne s'est d'ailleurs pas encore expliqué sur le sang retrouvé sur des menottes lui appartenant et qui s'est avéré être celui d'Aude Jean-Alexis.

Sur le volet psychologique, les experts n'ont noté aucun trouble. L’accusé quant à lui a indiqué souffrir de problèmes amnésiques qui l'auraient amené à donner des versions différentes. 

À la barre ce matin, dès qu’il en a eu l’occasion et avec une certaine sincérité, Patrice Monthieux a insisté : "Je n’ai ni kidnappé , ni séquestré, ni tué Aude Jean Alexis chez moi. Tout cela résulte d'un quiproquo, j'admets, j'ai menti à un moment, j'étais pris de panique !". Et d'ajouter : "Ça fait 4 ans que je suis en prison où je ne cesse de clamer mon innocence et je ne suis pas entendu ! Je ne comprends pas pourquoi !"

Son avocat, maître Alex Ursulet a attaqué directement l'enquête. "Cette enquête est approximative. Je pense que si Aude a été assassinée, ce n'est pas par Monthieux. On est passé à côté de l'assassin qui est peut être dans le dossier", a-t-il lancé.

"Qu'il me dise où est ma fille"

Une stratégie de défense qui n'a pas convaincu la famille d'Aude Jean-Alexis. Evelyne Remilien, la mère de la jeune femme parle de l'accusé comme un prédateur qui a rôdé autour de sa fille.

Pour l'enlèvement, la séquestration suivie de mort, Patrice Monthieux encourt la prison à perpétuité. 

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