Alfred Marie-Jeanne est renvoyé devant le tribunal correctionnel

Par 14/10/2019 - 10:21 • Mis à jour le 15/10/2019 - 05:54

L'affaire du financement de la construction d'une école à la Dominique par l'ancienne région devrait être jugée par un tribunal correctionnel. Toutefois, l'avocat d'Alfred Marie-Jeanne a fait appel de cette décision.

    Alfred Marie-Jeanne est renvoyé devant le tribunal correctionnel

Le président de la collectivité territoriale de Martinique Alfred Marie-Jeanne a été renvoyé en correctionnelle pour des soupçons de fraude autour de l'attribution d'un marché public dans le cadre d'un dossier de coopération régionale, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

L'élu martiniquais, âgé de 82 ans, a été renvoyé aux côtés de sa fille Maguy et de son gendre, Mark Frampton, pour "prise illégale d'intérêt", "faux dans un document administratif" et "usage de faux en écriture", a indiqué une source judiciaire.

Ce renvoi, ordonné le 27 septembre par la juge d'instruction parisienne Bénédicte de Perthuis, porte sur la construction d'une école sur l'île de la Dominique alors que M. Marie-Jeanne était président du conseil régional de la Martinique.

L'affaire, qui avait éclaté en 2010 après la diffusion d'un document mettant en cause les conditions d'attribution de ce marché à Mark Frampton, architecte et consul honoraire de la Dominique, a donné lieu ces dernières années à un long feuilleton judiciaire.

Le procès, initialement prévu à Fort-de-France en mars 2016, a été reporté à novembre 2016 avant d'être finalement dépaysé à la demande du procureur général de Fort-de-France, inquiet de possibles pressions politiques sur la justice. 

Reprogrammé à Paris en mars 2018, l'affaire avait finalement été renvoyée à l'instruction, avec l'accord du parquet, en raison d'une série d'irrégularités relevées dans l'ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel.

Interrogé par l'AFP, l'avocat de M. Marie-Jeanne, Alex Ursulet, a assuré vendredi avoir fait appel devant la chambre de l'instruction du nouveau renvoi décidé à l'encontre de son client, dénonçant une "procédure abracadabrantesque".

Selon lui, l'affaire aurait en effet dû être reprise par un juge d'instruction de Fort-de-France et non par un juge parisien. L'avocat assure en outre que son client n'a jamais été convoqué dans le cadre de cette nouvelle instruction.

"Sur le plan judiciaire, on est loin de l'orthodoxie", a-t-il assuré, en estimant que la procédure allait "faire pschitt".

Alfred Marie-Jeanne, leader du Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM), a été député à plusieurs reprises et a présidé le conseil régional de Martinique entre 1998 et 2010.

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