Assises : la théorie du complot contestée et mise à mal par l’ancienne principale de Godissard

Par 11/10/2023 - 07:00 • Mis à jour le 11/10/2023 - 16:35

La ligne de défense de Frédéric Roselmac a été déstabilisée lors du 3e jour du procès devant la Cour d’Assises de Martinique. Des élèves et des anciens collègues se sont succédé à la barre pour évoquer l’attitude d’un enseignant douteux, jamais inquiété par sa hiérarchie.

    Assises : la théorie du complot contestée et mise à mal par l’ancienne principale de Godissard

C'est Ubuesque et Surréaliste ! 

Ancienne Principale du Collège Godissard

Au 3ème jour d'audience, la version de Frederic Roselmac continue de s’effondrer au fil du procès. Son ancienne chef d’établissement était très attendue pour éclaircir certains points majeurs dans ce dossier.

Cette femme, aujourd’hui à la retraite, a été catégorique, elle n’avait pas de mauvaises relations avec le professeur d’espagnol. Frédéric Roselmac était dans l’établissement de Godissard depuis peu, elle l’évaluait et s’entretenait avec lui comme avec ses autres collègues.

La responsable précise qu’elle n’avait pas non plus ordonné d’augmenter les notes des élèves. Il s’agissait de l’explication de l’enseignant face aux accusations de ses élèves de chantage sexuel.

La théorie du complot vole en éclats

Elle ne comprend pas pourquoi elle est désignée comme l'instigatrice d'un complot contre Frédéric Roselmac.

Je ne déteste pas les gens avec qui je travaille ! Je leur dis les choses et on règle cela !

La retraitée précise qu’elle a toujours été franche et directe avec ses enseignants. Si il y avait un souci, elle engageait une conversation pour régler le problème dans l’intérêt de l’établissement scolaire.

Elle balaie d’un revers de la main cette théorie du complot en expliquant qu’elle n’avait pas d’affinités avec les parties civiles pour les pousser à mentir comme le prétend l’ex-compagne de l’accusé.

 Un témoin clé secoué par les différentes parties

Au fil des questions, l’ancienne principale Godissard apparaît avoir un peu trop fermé les yeux sur certains signes. Elle ignorait que Frédéric Roselmac avait orchestré des cours de soutien dans le collège qu’elle dirigeait. Une démarche interdite qui s’est tenue plusieurs mois sans en informer les responsables.

Par ailleurs, avant que l’affaire éclate, deux autres élèves étaient venus lui dénoncer les agissements du professeur d’espagnol. Face à un enfant défavorablement connu pour son comportement, elle n’avait pas donné de crédit à ces accusations.

Elle n’avait pas non plus jugé utile de questionner l’enseignant sur ces propos. Sa réponse, à l'audience, a irrité les parties civiles engagées dans cette affaire/

Des collègues dessinent un profil peu flatteur

Ce professeur d’espagnol, poursuivi pour viol, harcèlement et agressions sexuelles, n’a pas eu non plus de soutien du côté de ses collègues de l’époque. Certains n’ont pas hésité à décrire, à la barre, son attitude au sein de l’établissement et cela n’a pas été à son avantage.

Un enseignant d’éducation civique, l’avait mis en garde sur sa méthode de travail trop proche avec certaines élèves.

Une conseillère principale d’éducation raconte les blagues déplacées en référence au sexe. Elle n’avait pas hésité à exiger du respect et à le remettre à sa place.

Une autre évoque un homme dragueur, rempli d'assurance, qui ne semble pas s'être donné des limites dans ses propos. Frédéric Roselmac se vantait de connaitre la vie intime de certaines collégiennes.

Les anciens collègues ont tous évoqué le changement de comportement des élèves sous la pression de ce professeur. Cette affaire a  depuis, bouleversé les relations entre professeurs, alors qu'il y avait en 2015, une bonne ambiance. 

L'accusé attendu à la barre

Frédéric Roselmac devra se défendre lui-même. Ses explications sont attendues pour ce 4e jour de procès suite aux nombreux démentis sur sa version et le maintien des accusations des parties civiles. Le verdict est prévu ce jeudi 12 octobre.

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