Hervé Pinto maintenu en détention provisoire, décision mise en délibéré ce mardi

Par 22/03/2024 - 16:50 • Mis à jour le 22/03/2024 - 19:59

La demande de remise en liberté déposée par Hervé Pinto a été examinée en début d’après-midi (vendredi 22 mars) par la Cour d’Appel de Martinique, en audience publique et en présence de ses soutiens.

    Hervé Pinto maintenu en détention provisoire, décision mise en délibéré ce mardi
Militants devant la Cour d'Appel

Devant la Cour d’Appel de Fort-de-France, les militants scandent « Libérez Pinto ! ». Ce vendredi, dès le début d’après-midi, les soutiens d’Hervé Pinto, munis d’affiches et de porte-voix, sont bien présents. Un cordon de policiers est présent non loin, tout autour de la Cour d'appel. L'accès aux véhicules est impossible. L’échange avec les militants est parfois vif mais reste pacifique.

Après quelques prises de parole, les militants qui le souhaitaient, une fois contrôlés au portique d'entrée, s'installent dans la salle d’audience pour suivre les débats portant sur la demande de remise en liberté d’Hervé Pinto.

Ce dernier a été incarcéré le 10 mars dernier pour non-respect des obligations liées à son contrôle judiciaire et notamment l’interdiction de se rendre au Hameau de la Pagerie, quartier Clouette aux Trois-Îlets.

Me Dominique Monotuka, qui a demandé à voir son client avant l’audience, est ovationné. L’audience débute. Hervé Pinto arrive dans la salle sous les applaudissements des militants.

Demande de récusation rejetée

D’emblée, celui qui est en détention provisoire indique ne pas vouloir être jugé par l’avocate générale. Selon ses dires, il y aurait une plainte contre elle. Me Monotuka appuie sa demande et soutient qu’Hervé Pinto n’est pas serein dans le respect de ses droits car il y a un conflit personnel.

La magistrate, elle, conteste, assure qu’elle ne le connaît pas et qu’elle n’a aucune affaire personnelle avec ou contre lui. L’audience est suspendue pour délibérer. La cour rejette la demande de récusation du ministère public.

Le président prévient qu’il évacuera la salle, presse comprise, s’il y a trop de bruit et de réactions. Les représentants des associations tempèrent les personnes présentes et les appellent au calme.  

« Je ne fais que réclamer le respect de mes droits »

Hervé Pinto s’exprime directement face à la cour d 'ppel de Martinique. Il revient sur le travail judiciaire qu'il explique avoir mené au lotissement du Hameau de la Pagerie. Selon lui, il a contacté les différents magistrats et mis en lumière les dysfonctionnements des juridictions. Il assure avoir tout fait dans le respect procédural, « mais mes droits sont méprisés ».

Ce qui justifie, assure-t-il, qu’il ait eu recours à son « droit à la résistance ».

« Je ne fais que réclamer le respect de mes droits , celui du droit de propriété de mon grand père. Je n’ai harcelé personne ! Ce que je vis là est pénible et inacceptable ! », dénonce-t-il.

Selon les obligations de son contrôle judiciaire, Hervé Pinto avait interdiction de se rendre au Hameau de la Pagerie, situé au quartier Clouette aux Trois-Îlets. Les gendarmes qui l’ont interpellé soutiennent qu’il se trouvait sur le Hameau. Ce que conteste, Me Dominique Monotuka. Il maintient que la vidéo « live » prévue ce jour-là devait être réalisée au domicile d’Hermès Ezana et donc pas au Hameau.

L'avocate générale requiert le maintien en détention

Hervé Pinto prend à nouveau la parole : «  Parce que je réclame le respect de mes droits, je suis en prison ? Mon combat est légitime ! Ce sont les terres de mon grand-père ! Vous pouvez me laisser en prison 50 ans, si vous voulez, vous n’aurez pas mon humanité, elle n’est pas négociable ! Respectez les Martiniquais, ma détermination est totale ».

Dans ses réquisitions, l’avocate générale demande la confirmation de la révocation du contrôle judiciaire et donc le maintien en détention provisoire d’Hervé Pinto. Elle requiert qu’il soit maintenu en détention provisoire jusqu’au délibéré si la cour ne se prononçait pas aujourd’hui.

Pour le parquet, Hervé Pinto a démontré aujourd’hui qu’il est prêt à faire justice lui-même pour le respect des terres de Félix Grat.

Décision mise en délibéré

En défense, Me Dominique Monotuka demande à la cour de libérer Hervé Pinto : « Osez assumer la justice, la vérité dans ce dossier ! Arrêtons la profitation ! », plaide-t-il.

Hervé Pinto est le dernier à s'exprimer. Il maintient que le parquet ment en disant qu'il était au Hameau de la Pagerie. Il soutient qu'il était à côté à la maison d'Hermès Ezana.

La décision est mise en délibéré ce mardi 26 mars, à 8h. D'ici là, Hervé Pinto est maintenu en détention provisoire. Le président indique qu'il a beaucoup de choses à regarder dans ce dossier. À l'extérieur, les militants sont en colère et commencent à frapper les grilles de la Cour.

 

 

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