L'arrestation de Kéziah Nuissier était légitime mais les actes des forces de l'ordre ne sont pas acceptables (procureur)

Par 20/10/2020 - 14:54 • Mis à jour le 20/10/2020 - 16:08

Le procureur de la République s'est exprimé ce mardi (20 octobre 2020) sur les faits survenus le 16 juillet 2020 à proximité du commissariat central de Fort-de-France. Si il reconnaît que les gendarmes ont fauté, il estime également que l'arrestation de Kéziah Nuissier était légitime.

    L'arrestation de Kéziah Nuissier était légitime mais les actes des forces de l'ordre ne sont pas acceptables (procureur)

Trois mois après l'ouverture d'une enquête conjointe de l'IGGN et de l'IGPN, le procureur de la République de Fort-de-France s'est exprimé sur les faits survenus à proximité du commissariat central de Fort-de-France à la rue Victor Sévère.

Au regard de l'évolution des deux enquêtes, celle sur les faits commis par Kéziah Nuissier, militant et activiste et celle concernant les agissements des gendarmes à son encontre, Renaud Gaudeul a estimé que si l'arrestation du jeune homme était légitime, deux gendarmes doivent être renvoyés devant la justice pour répondre de leurs actes lors de cette séquence.

 

"Il est parfaitement légitime que des poursuites soient exercées à l'encontre de monsieur Nuissier pour les faits de violence qui sont commis à l'encontre des forces de l'ordre", a déclaré Renaud Gaudeul.

"Je ne saurais cautionner des gestes qui ne sont pas admissibles, qui ont été réalisés, en tout cas ce sont les conclusions de cette enquête, par notamment deux militaires de la gendarmerie nationale, et ces faits là également méritent d'être sanctionnés par le tribunal dont relèvent ces deux militaires, qui est en l'occurrence le tribunal à compétence militaire de Cayenne", a ajouté le procureur de la République.

Il faut rappeler que c'est le procureur de la République qui avait sollicité le 20 juillet dernier l'ouverture d'une enquête sur les agissements des forces de l'ordre lors de cette mêlée générale avec les militants.

Ce jeudi-là, les militants rouj-vè-nwè ou encore anti-chlordécone, s'étaient réunis à proximité du commissariat de police pour manifester leur soutien à l'interpellation de 3 d'entre eux à leur domicile pour des faits de violence sur personne dépositaire de l'autorité publique.

C'est pour des faits similaires que Kéziah Nuissier sera jugé le 9 novembre prochain par le tribunal correctionnel de Fort-de-France. Deux gendarmes seront quant à eux jugés par le tribunal de Cayenne qui a la charge de juger les délits commis par des militaires en fonction.

Les actes commis par les forces de l'ordre à l'encontre de l'étudiant de 22 ans avaient provoqué deux nuits d'émeutes à Fort-de-France.

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