Le procès des attentats de janvier 2015, dont l'assassinat de Clarissa Jean-Philippe, est suspendu

Par 02/11/2020 - 11:52 • Mis à jour le 02/11/2020 - 15:14

Le procès des complices des auteurs des attentats de janvier 2015 est suspendu au moins jusqu'à ce mardi. Le principal accusé, complice d'Amédy Coulibaly, le meurtrier de Clarissa Jean-Philippe, a été testé positif au covid-19.

    Le procès des attentats de janvier 2015, dont l'assassinat de Clarissa Jean-Philippe, est suspendu

Le procès des attentats de janvier 2015 est suspendu jusqu'à mardi inclus, le principal accusé, Ali Riza Polat ayant été testé positif au coronavirus, a-t-on appris samedi auprès d'un avocat.

"Les symptômes de ce dernier étant apparus à compter de mercredi dernier, l'audience sera suspendue, en l'état jusqu'au mardi 3 novembre inclus, au regard des prescriptions sanitaires nécessitant une période d'isolement de sept jours", selon un mail du président de la cour d'assises spéciale Régis de Jorna envoyé à tous les avocats de la défense et des parties civiles. 

Les neuf autres accusés détenus doivent être testés et "la reprise du procès sera en fonction des résultats de ces tests et de l'évolution de l'état de santé des personnes concernées", a précisé M. de Jorna.

Mercredi après-midi, les débats avaient déjà été suspendus après un malaise d'Ali Riza Polat. Pris de vomissements, il avait été renvoyé en maison d'arrêt pour voir un médecin mais le procès avait pu reprendre dès le jeudi matin.

Le président avait appelé "tout un chacun à respecter les règles de distanciation sociale". "Les plaidoiries se feront avec masque" et "le masque doit être porté correctement", avait-il insisté.  

Cette suspension d'audience pendant au moins deux jours devrait perturber le calendrier initialement fixé avec, en début de semaine, la fin des plaidoiries des parties civiles, qui ont débuté jeudi après-midi, et le réquisitoire des avocats généraux, prévu mercredi après-midi et jeudi. 

Les avocats de la défense devaient quant à eux plaider les 6, 9, 10 et 11 novembre. Le verdict était attendu le vendredi 13 novembre en fin de matinée.

"Se pose également la question des avocats de la défense, dont il semblerait qu'au moins l'un d'entre eux soit testé positif. La difficulté pour nous, c'est de savoir comment nous organiser et la lisibilité que nous pouvons avoir sur tout ça. D'autant qu'on nous avait annoncé une date butoir de fin de procès au 13 novembre. Il faut nous organiser et organiser dignement la défense de Clarissa", a commenté maître Aristide, une des avocates de la famille de la policière martiniquaise abattue à Montrouge par Amédy Coulibaly.

Quatorze personnes, dont trois par défaut, sont jugées depuis le 2 septembre par la cour d'assises spéciale pour leur soutien au trio jihadiste qui a semé la terreur du 7 au 9 janvier 2015.

Présenté comme le "bras droit" d'Amédy Coulibaly, originaire comme lui de la cité de la Grande Borne à Grigny (Essonne), Ali Riza Polat est soupçonné d'avoir aidé le tueur de l'Hyper Cacher et les frères Saïd et Chérif Kouachi à préparer les attentats.

Ce Franco-turc de 35 ans est le seul des accusés présents jugé pour "complicité" de crimes terroristes, passible de la réclusion criminelle à perpétuité. 

Les attentats contre Charlie Hebdo, des policiers et l'Hyper Cacher avaient fait 17 morts et soulevé une onde de choc internationale.

Depuis plus de deux mois de procès, près de 150 témoins et experts se sont succédés à la barre pour ce procès historique, filmé pour les archives de la justice, une première en matière de terrorisme, et sous très haute surveillance policière. 

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