Le tatoueur accusé de multiples viols et agressions sexuelles placé en détention

Par 01/09/2023 - 06:40

L'homme de 39 ans, suspecté d'être l'auteur d'au moins une quinzaine de viols et agressions sexuelles, a été placé en détention dans le cadre de sa précédente condamnation. Un juge doit encore statuer sur la révocation de son sursis.

    Le tatoueur accusé de multiples viols et agressions sexuelles placé en détention

Alors que quinze plaintes ont été déposées à son encontre en début de semaine, le tatoueur de 39 ans a été interpellé hier. Sur requête du parquet de Fort-de-France, il a été conduit devant un juge d'application des peines qui lui a signifié son placement en détention.

Cette décision de justice intervient dans le cadre de sa première condamnation en novembre 2021. Il avait écopé à l'époque d'une peine de sursis de 18 mois assortis d'un sursis probatoire avec notamment l'interdiction de tatouer seul. Selon nos informations, les récentes plaintes ont alerté la justice sur le non-respect de sa période de probation.

Il a donc été conduit au centre pénitentiaire de Ducos mercredi (30 août) où il fait l'objet d'une ordonnance d'incarcération provisoire. Une audience prochaine devra déterminer la révocation effective de son sursis et, le cas échéant, la prolongation de son incarcération.

« Agir vite »

Selon nos informations, le suivi de sa condamnation pour agression sexuelle dans l'exercice de son métier ne démontrait pas d'infractions jusqu'à présent. Le mis en cause répondait aux convocations et présentait des garanties de l'exercice correct de son métier.

Au regard des plaintes déposées en cette fin du mois d'août, le parquet de Fort-de-France suspectait que la peine de 2021 n'avait pas été respectée au cours des derniers mois.

"C'était mon souhait qu'on réagisse vite et le juge d'application des peines a partagé l'avis du parquet", a indiqué Clarisse Taron, la procureure de la République de Fort-de-France. Il s'agissait également de protéger de potentielles nouvelles victimes.

Depuis le 19 août, plus d'une cinquantaine de témoignages ont été recueillis sur la page instagram "Balance ton porc Martinique". Des femmes mais aussi des hommes ont dénoncé les pratiques de prédateur de ce tatoueur dont le salon se trouvait en plein coeur de Fort-de-France.

A ce jour, toutes les plaignantes, qui seraient au nombre de 18 désormais, n'ont pas encore été entendues.

ILS ONT DIT 

. Clarisse Taron, procureure de la République 

« Interpellé sur instruction du parquet »

Clarisse Taron

« À ce stade, ce monsieur mis en cause a été interpellé hier (mercredi) sur instruction du parquet pour non-respect des obligations qui lui avaient été imparties par le tribunal en novembre 2021 à l'occasion d'une première condamnation. Il avait été condamné à 18 mois d'emprisonnement avec sursis probatoires et qu'il avait des obligations et interdictions, et notamment l'interdiction de tatouer seul. Le suivi avait été exercé. Nous avions eu des rapports selon lesquels il se soumettait aux obligations. Manifestement, pas toujours, mais l'institution judiciaire n'en était pas avisée. Nous l'avons donc fait interpeller sur le non-respect de cette interdiction. Il a été présenté à un juge d'application des peines qu'il a placé en prison mais sur ce qu'on appelle une ordonnance d'incarcération provisoire, donc sur cette peine non respectée. Et il est convoqué la semaine prochaine par ce juge d'application des peines qui envisagera de révoquer ou non tout ou partie de la peine de 18 mois à laquelle il avait été condamné. C'est donc à cause de ces anciens faits et de ces obligations non respectées qu'il est actuellement en détention »

. Philippe Sénart, avocat du mis en cause

« Matraquage médiatique et des réseaux sociaux »

Philippe Sénart

« Mon client est dans l'état d'esprit d'une personne qui se fait matraquer sur le plan des réseaux sociaux et sur le plan médiatique depuis plusieurs semaines déjà. Dans l’état d’esprit d’une personne qui a l'impression aujourd'hui, à l'heure du tout communication, qu'il faut que la parole se libère et qu'elle se libère n'importe comment. Et son sentiment, j'espère qu'il n'est pas le bon, est que, aujourd'hui, ce qui prime, c'est la communication et que, de l'autre côté, les canons qui sont ceux de la justice, la présomption d'innocence, le recours à la détention provisoire comme ultime recours, ne soient pas mis de côté »

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