« Le travail de la justice consiste à établir la réalité des faits »

Par 02/07/2015 - 20:08 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:34

Le colonel Philippe Debarge quitte la Martinique après 4 ans de bons et loyaux services. Lors de son passage dans nos studios il est revenu sur cette affaire de pédopornographie qui secoue en ce moment l'île mais il a également tiré le bilan de son passage chez nous.

    « Le travail de la justice consiste à établir la réalité des faits »
5 hommes seront jugés le 19 août prochain; ils ont été interpellés et présentés au parquet hier mercredi. Ils sont mis en examen pour détention, transmission et diffusion d’images et vidéos pédopornographiques.

Comment les enquêteurs ont - il pu confondre ces individus?

Le travail des enquêteurs qui a duré plusieurs mois a été extrêmement efficace ! Ces derniers ont en effet pu confondre les 5 individus grâce à la précieuse aide d'un logiciel américain ayant permis de collecter de nombreuses données. « Il y a eu un travail d’enquête sur ces informations pour les valider parce que les informations sont brutes, elles concernent des données informatiques de consultations de fichiers qui sont répertoriés au niveau international comme étant des fichiers pédopornographiques. Après avoir ciblé un certain nombre d’individus on a pu mener des interpellations, saisir du matériel, travailler sur ce matériel pour révéler l’ampleur des fichiers enregistrés et souvent rediffusés. » explique le colonel Debarge.

« Le travail de la justice consiste à établir la réalité des faits »

Comment savoir exactement qui consulte ? C’est là tout le travail des enquêteurs de la section de recherches de Fort-de- France, arriver a déterminer précisément quel individu consulte ce genre de fichier. « Ce n’est pas nécessairement celui qui a l’ordinateur, ce n’est pas nécessairement celui qui paye internet... Cela demande de l’adresse en plus ce sont des sujets sensibles et délicats à traiter. Le travail de la justice consiste à établir la réalité des faits » indique le Colonel Debarge.

D’autres interpellations sont à venir et les forces de l'ordre restent vigilantes. « Ce ne sont pas des délinquants agressifs, simplement ils entretiennent un esprit très déplaisant et très néfaste à la société. A l’origine sur ces images il y a des faits d’une violence particulièrement répugnante à l’égard d’enfants. » a déploré le colonel.

4 ans plus tard, quel bilan ?

Après 4 ans de bons et loyaux services le colonel Philippe Debarge quitte la Martinique; et quand on lui demande ce qu'il retient de sa mission sur notre île il reste discret. « Il faut rester modeste quand on est gendarme, nous on travaille essentiellement pour la justice, le ministère de l’intérieur, le procureur. Le but est de satisfaire la population qui nous fait confiance et qui compte sur nous .» explique t-il avant de regretter que certains faits de violences prennent parfois une telle ampleur chez nous.
« Le niveau de violence que nous rencontrons en Martinique est souvent disproportionné avec la gravité des faits initiaux, le volume des faits n’est pas spectaculaire mais la conséquence des faits est plus sérieuse et plus grave en Martinique que ce que j’avais pu expérimenter ailleurs en métropole. En revanche, une adhésion de la population, un souci d’équité… l’exercice de l’autorité dans nos sociétés n’est pas facile pour les policiers gendarmes et agents publiques qui sont chargés de faire appliquer les lois. On est dans une société permissive où les gens vivent souvent mal l’autorité de l’Etat, je n’ai pas constaté ça en Martinique j’ai constaté une très grande attente en matière d’équité, un sens de la justice extrêmement sensible. » a t-il conclu.

Audrey Ollon