Martinique Surf Pro : les organisateurs jugés pour escroquerie

Par 13/02/2023 - 19:20 • Mis à jour le 14/02/2023 - 13:47

Les deux organisateurs du Martinique Surf Pro comparaissaient ce lundi 13 février 2023 devant le tribunal correctionnel. Ils sont soupçonnés d'avoir détourné des subventions allouées dans le cadre de cette compétition sportive d'envergure organisée de 2015 à 2018 à Basse-Pointe.

    Martinique Surf Pro : les organisateurs jugés pour escroquerie

Pour mener à bien cette compétition sportive internationale de surf, inédite sur notre territoire, Nicolas Clémenté et Nicolas Ursulet avaient sollicité les collectivités locales pour obtenir des financements. 

Le Martinique Surf Pro avait attiré des milliers de personnes à Basse-Pointe mais s’était arrêté brutalement après la 4ème édition.

Une lettre anonyme avait évoqué des malversations au sein de l’association qui gérait l'événement.

La Collectivité territoriale, CAP Nord et le Comité martiniquais du tourisme se sont portés parties civiles et les deux entrepreneurs traduits en justice pour escroquerie au préjudice d’un organisme chargé d’une mission de service public. 

L’audience a surtout fait ressortir des irrégularités dans la gestion comptable, notamment lors des facturations.

Nicolas Clémenté qui gérait le marketing du Martinique Surf Pro s’est défendu en mettant en avant son travail acharné au service de son île et non pour son enrichissement. Son avocat Fabien Barrioze espère que le tribunal l’aura entendu : 

C'est la stricte réalité le concernant. Un passionné de surf, un amoureux de sa région, un amoureux de la Martinique et la volonté de construire des choses, de changer les choses et d'obtenir, d'organiser un événement qui a pu avoir le un retentissement extrêmement important tant au niveau sportif que social, commercial et bien d'autres encore, bien d'autres domaines encore. C'est un garçon travailleur qui fait confiance à la justice, qui au final saura prendre la décision qu'elle doit prendre. 

Maître Régine Celcal Dorwling-Carter, avocate de Nicolas Ursulet se dit sereine également : 

Par rapport aux événements magnifiques qui ont tenu la Martinique, les chefs de prévention retenus à l'encontre de M. Ursulet me paraissent vraiment sans commune mesure avec l'événement lui-même. Nous avons plaidé. J'aime la sérénité dans les débats. D'ailleurs, ce n'est pas pour rien si le délibéré est mis en avril. Nous avons déposé des dossiers. Il faut laisser le temps à la justice de se prononcer. Le ministère public, ils instruisent à charge, c'est une technique. On peut instruire à charge ou à décharge. Ils ont souhaité poursuivre. Et bien nous répondons. Mais ça c'est la liberté, effectivement de la puissance judiciaire. Moi, j'avoue que je suis sereine. 

Maitre Claude Célénice, avocat de la CTM, souhaite simplement que la justice passe : 

Ils l'ont très bien dit , ils pensaient avoir des conseils avisés. En réalité, ils n'avaient pas saisi d'avocat, notamment spécialisé en droit des affaires pour les conseiller. J'ai bien entendu ce qu'ils disaient qu'ils étaient au four et au moulin. Ils étaient au front, partout. Bon, j'en ai pris note. Maintenant, je ne connais pas la décision du tribunal, mais pour nous, dans cette affaire, nous sommes un peu liés. Si ils sont reconnus coupables, nous ne pouvons que demander le remboursement. Si ce n'est pas le cas, tant mieux pour eux.

18 mois de prison avec sursis , 50 000 euros d’amende et une interdiction de gérer une activité sociale ont été requis. 

La décision a été mise en délibéré au 24 avril 2023.