Meurtre de Leila Laviolette et ses deux enfants : l'horreur d'un triple homicide aux assises

Par 09/09/2020 - 05:55 • Mis à jour le 09/09/2020 - 12:41

Trois ans après le meurtre de Leila Laviolette et de ses deux fils, Kerry Ferdinand, l'ex-compagnon de la mère de famille, comparaît pour meurtre devant la cour d'assises de la Martinique. Les jurés auront quatre jours pour juger ces faits qui avaient bouleversé la Martinique à l'époque.

    Meurtre de Leila Laviolette et ses deux enfants : l'horreur d'un triple homicide aux assises

Dans la nuit du 18 au 19 septembre 2017 alors que l'ouragan Maria fait rage, Leila Laviolette, une enseignante de 35 ans et ses deux fils âgés de 3 et 6 ans étaient sauvagement tués à coups de couteau.

Hasard du calendrier, le procès de Kery Ferdinand, meurtrier présumé et seul accusé dans ce dossier, s'ouvre quasiment trois ans jour pour jour après les faits. Accusé de trois homicides volontaires, le trentenaire d'origine sainte-lucienne était l'ex-compagnon de la mère de famille.

Une dispute qui tourne au triple homicide

Un ex que Leila Laviolette a tenté de fuir en se réfugiant chez un proche mais qui ne cessait de se montrer insistant. Le 17 septembre, la mère de famille est tout de même revenue à son domicile avec ses deux garçons de 3 ans et 6 ans pour se mettre à l’abri du passage de l'ouragan Maria. Le principal accusé a alors profité de cette occasion pour venir s’expliquer avec sa future victime.

Très vite une dispute a éclaté dans une des chambres de l’appartement de Ravine Vilaine à Fort-de-France. S'estimant humilié, l’homme aurait perdu le contrôle, quand Leila lui a dit qu’il n’était pas le bad boy qu'il croyait être. Kéry Ferdinand s’est alors saisi d’un couteau et a porté deux premiers coups à sa victime.

Effrayée la mère de famille a tenté de fuir dans le salon mais son agresseur avant de la rattraper a alors égorgé le plus jeune des deux garçons. Puis Kerry Ferdinand n’a pas hésité à revenir sur ses pas pour ôter la vie au deuxième garçon.

Le témoignage du marabout

Le trentenaire a ensuite quitté le domicile de ses victimes, prenant soin de fermer la porte à clé. Le lendemain, l'homme s'est rendu chez un marabout à Fort-de-France pour lui demander une protection magicoreligieuse pour ne pas être interpellé.

C’est le voyant qui a alerté les forces de l’ordre, inquiet du témoignage de ce client qui venait de lui avouer un meurtre. Pour jouer la montre, le marabout avait demandé à l'accusé de revenir avec un effet personnel de la victime. 

Au domicile de Leila Laviolette, c'est une scène insoutenable qui sera découverte par les policiers qui feront face à trois corps sans vie et un appartement maculé de sang.

Les premières auditions réalisées par les enquêteurs ont révélé que l’agresseur n’avait pas accepté la rupture ni que la jeune femme refasse sa vie avec quelqu’un d’autre. Il l’avait d’ailleurs menacé de façon assez explicite. En 24 heures, Kerry Ferdinand avait envoyé pas moins de 70 messages à sa future victime.

Interpellé, le suspect avait dans un premier temps reconnu les faits, mais huit mois après son incarcération provisoire, il avait nié toute implication et désigné un certain Vincyman comme l'auteur des faits, lui n'étant qu'un témoin de la scène.

La cour d’assises devra tenter de décortiquer l'acte horrible de cet homme qui a mis fin à trois vies.

À l'époque plusieurs associations féministes avaient dénoncé ce nouveau féminicide qui avait ôté la vie à Leila Laviolette. C’est la première fois en Martinique qu’un homme passant à l’acte, tuait également des enfants. Des membres de Culture et Égalité se mobiliseront ce matin pour ce premier jour de procès pour apporter leur soutien aux familles touchées par ce drame.

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