"Nous invitons les magistrats à conserver leur sang-froid", les avocats de Kéziah Nuissier

Par 17/11/2020 - 13:56

Maîtres Eddy Arneton et Raphaël Constant ont répondu dans une lettre ouverte aux réactions des magistrats après leurs attaques à l'encontre du procureur de la République de Fort-de-France, Renaud Gaudeul.

    "Nous invitons les magistrats à conserver leur sang-froid", les avocats de Kéziah Nuissier

Les avocats de Kéziah Nuissier ont ajouté un round à la confrontation qui les oppose au procureur de la République de Fort-de-France. Cette fois-ci, ils répondent à la sortie médiatique des syndicats de la magistrature (Syndicat de la Magistrature et Union Syndicale des Magistrats).

Dans une lettre ouverte, Eddy Arneton et l'ancien bâtonnier du barreau de Fort-de-France, Raphaël Constant invitent les magistrats "à garder leur sang-froid". Ils assurent ne pas avoir entamé de procès de rupture. "Nous nous sommes présentés à l'audience et avons simplement demandé que les droits de la défense soient respectés par le parquet", écrivent les deux avocats.

Ils indiquent toutefois être en rupture "avec certains membres du parquet de Fort-de-France". "Nous sommes en rupture avec le chef d'un parquet qui soutient qu'une interpellation est "légitime" alors que les gendarmes mobiles ont "légitimé" cette interpellation par des coups de poings qui n'existent pas", insistent Eddy Arneton et Raphaël Constant.

Les avocats de Kéziah Nuissier dressent dans ce courrier (lire au bas de cet article) ce qu'ils reprochent aux magistrats du parquet. Ils dénoncent ce qui selon eux est une stratégie de mise sous tension de l'opinion.

"En vérité, ces attaques visent à alimenter un climat de tension créé de toute pièce pour justifier le dépaysement du dossier", écrivent-ils. Et d'ajouter que "nous sommes opposés au dépaysement qui déposséderait la Martinique d'un procès fondamental et il s'agirait, une nouvelle fois, d'une importante atteinte aux droits de la défense".

Pour rappel, Kéziah Nuissier est poursuivi pour violences sur personne dépositaire de l'autorité. Des faits qu'il aurait commis le 16 juillet 2020 devant le commissariat de police de Fort-de-France à l'encontre de gendarmes mobiles. Il a également été victime d'abus de la part des gendarmes et des policiers qui ont procédé à son interpellation.

Depuis son cas fait l'objet d'une bataille médiatique entre ses avocats et le parquet de Fort-de-France. Son procès quant à lui qui devait se tenir le 26 août puis le 9 novembre a finalement été renvoyé au 17 mars 2021.

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