Prison de Ducos : 15 détenus obtiendront des dommages et intérêts

Par 15/01/2016 - 19:41 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:26

L'Etat va devoir verser des dommages et intérêts à 15 prisonniers du centre pénitentiaire de Ducos, c'est la décision qui a été prise par le tribunal administratif de Fort-de-France.

    Prison de Ducos : 15 détenus obtiendront des dommages et intérêts
Le tribunal administratif de Fort-de France a condamné l’état à verser des dommages et intérêts à 15 prisonniers du centre pénitentiaire de Ducos. Une sanction qui vient mettr en lumière des conditions de détention contraires à la dignité de la personne humaine. Le montant total à répartir s'élève à 50 000 euros. Une fois de plus le centre pénitentiaire de Ducos est condamné et cette fois, le jugement qui a été rendu le 31 décembre dernier porte sur des faits datant de juillet 2014. Le tribunal y évoque la très grande vétusté de l’établissement telle qu'elle est décrite par un rapport d’expertise réalisé par l’observatoire international des prisons(OIP).

Pour rappel, la prison de Ducos accueille 1100 détenus... une surpopulation carcérale conséquente quand on sait que La prison peut initialement accueillir 559 détenus. Actuellement ils sont 4 ou 5 pour 9 mètres carrés dans une prison infestée de rats, une médecine d’urgence qui laisse à désirer à cause d’une administration qui refuse de payer la facture.

C’est la troisième fois que l’état est condamné à payer des dommages et intérêts à des détenus du centre pénitencier de Ducos. Patrick Louvounou, Délégué national Outre Mer Force Ouvrière Pénitentiaire Personnel de surveillance a fait son analyse de la situation.

"Ce sont des êtres humains, ils ont le droit de défendre leurs droits"

"Les hommes et les femmes sont incarcérés ils doivent l'être dans des conditions humaines précisées par les règles pénitentiaires européennes. Il y a un article qui dit que l'encellument individuel doit être de mise... ce n'est pas respecté depuis 2009. Ce sont des êtres humains, ils ont le droit de défendre leurs droits, ils ont le droit de réclamer des meilleures conditions d'incarcération. Ils sont punis ils acceptent leur sanction mais au moins qu'ils le fassent dans des conditions d'hygiène et de dignité humaine", a t-il conclu.

Audrey Ollon et Pascal Michaux