Procès de la catastrophe aérienne de 2005 : les familles des victimes et l’expert refoulés à l’entrée du tribunal

Par 28/11/2022 - 10:24 • Mis à jour le 29/11/2022 - 05:37

Ce lundi 28 novembre marque le début de deux jours d’audience consacrés à la catastrophe aérienne de 2005 ayant causé la mort de 152 passagers martiniquais. Un expert devait être entendu, mais celui-ci a été refoulé à l’entrée du tribunal, comme les membres des familles des victimes.

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Photos : Jessica Dantin

Ce lundi 28 et ce mardi 29 novembre, les parties civiles dans le procès du crash aérien du 16 août 2005 avaient rendez-vous devant de la Cour d’appel de Fort-de-France pour entendre l’expertise sur le poids de l’avion. Le MD82 de la compagnie aérienne West Carribean qui s’est écrasé près de Maracaibo au Venezuela, entraînant la mort de 160 personnes, dont 152 Martiniquais et les 8 membres d’équipage colombiens.

« Ce n’est pas la vérité qui est recherchée »

L’audience se tient à huis clos. Mais arrivés devant le tribunal ce lundi matin, ni les parties civiles ni l’expert convoqué n’ont pu accéder à cette audience malgré leurs convocations.

Rosemarie Taupin Pelican présidente de l’AVCA (association des victimes de la catastrophe aérienne) :

C'est triste. Beaucoup de familles sont refoulées simplement parce qu'on ne retrouve pas leur nom sur les listes, même celles qui ont des procurations sont refusées. Notre expert est refoulé. Donc l'État français a peur de quoi ? Je me le demande. C'est ce qui se passe quand on joue avec les gens quand on joue avec le concept même du mot justice. Donc vraiment si on avait des doutes, on sait bien maintenant que ce n'est pas la vérité qui est recherchée dans cette affaire, comme d'ailleurs sur celle du chlordécone.

En plus des familles des victimes, pour l’expert, retraité en aéronautique de 47 ans d’expérience, une telle situation est une première. Doté d’une expérience certaine en accidentologie et habitué des enquêtes judiciaires ou privées, il travaille sur le dossier du MD82 de la compagnie West Caribbean depuis 2019.

« C’est inadmissible »

Jacques Iztueta, l’expert convoqué :

J'ai reçu ces derniers jours une citation à comparaître de témoin expert pour aujourd'hui, donc à comparaître devant la cour et on me refuse l'accès au tribunal. La situation est inadmissible.

Interrogé sur la probabilité que son rapport soit étudié par la chaîne des sanctions, l’expert répond :

S'ils ont envie vraiment de connaître la vérité et non pas leur vérité, ils le feront. Il faut tout mettre dans la balance. J’espère que je serai entendu, mais aujourd'hui j'ai des doutes. Les avocats de l'association sont en train de plaider pour qu'avant tout, je puisse participer à cette audience.

Au vu des événements la situation était quelque peu tendue à l’entrée du tribunal ce matin.

AVCA
Un hommage aux vicitmes du crash de 2005

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