Un policier jugé deux fois en une seule journée

Par 22/02/2022 - 09:12 • Mis à jour le 22/02/2022 - 18:38

Ce n'est pas la première fois que ce policier est inquiété par la justice. Cette fois-ci, il était poursuivi pour deux affaires distinctes qui ont été examinées le même jour par les magistrats du tribunal judiciaire de Fort-de-France.

    Un policier jugé deux fois en une seule journée

Un policier a été jugé dans deux affaires hier au Tribunal de Fort-de-France. Olivier Aublivé, connu aussi sous le surnom de Mulder, doit être jugé dans une affaire de faux procès-verbaux. Il est accusé d'avoir adressé des PV abusifs pour infractions au code de la route. Une méthode qui lui permettait notamment de régler ses comptes personnels.

Hier, le fonctionnaire de police de la brigade anti-criminalité (BAC) était poursuivi aussi pour "violation du secret professionnel", et pour "chantage avec mise en exécution de la menace" sur l’un de ses collègues.

Toujours, il a comparu dans une affaire de "pêche et vente illégale".

Tout au long de cette journée de procès, Olivier Aublivé a gardé le silence face aux nombreuses questions de la présidente.

La première affaire l'opposait à un autre policier de la BAC. Tout commence en mai 2019. Ce policier que nous appellerons G. reçoit un message audio what's app d'un informateur. Une source, non signalée à la police, accuse le surnommé Mulder de trafic de stupéfiant. Faux, s'insurge à l'époque "Mulder", qui demande à son collègue de discréditer l'informateur. G. n'en fera rien mais alertera à la place sa hiérarchie des accusations portées contre son collègue.

L’informateur devient rapidement l'objet d'intimidations et de menaces. Dans les rangs des policiers, on soupçonne Olivier Aublivé d'avoir lâché le nom de l’informateur. Ce qui constituerait une violation du secret professionnel. "Si l'indic n'est pas déclaré, n'est pas enregistré, ce n'est pas un indic" a argumenté maître Germany, l'avocat de l'accusé, devant les juges. De ce fait "il n'y a donc pas de violation du secret professionnel", a-t-il assuré.

Une affaire qui ne s'arrête pas là. Les juges évoquent alors le volet concernant le "chantage avec mise a exécution de la menace". Des faits qui se sont produits quelques semaine plus tard, en juin 2019. Selon G., Mulder l'aurait menacé de signaler au procureur une autre affaire l'impliquant. Un faux aurait été produit lors d'une interpellation. Des faits pour lesquels G. plaidera coupable par la suite.

Pour la défense d'Olivier Aublivé, ces accusations ne tiennent pas la route. L'avocat du policier assure que son client a alerté la hiérarchie avant le signalement de menace.

Dans cette affaire, le procureur a requis un an avec sursis, et confiscation des scellées.

Pêche et vente illégale

Les magistrats se sont ensuite penchés sur une affaire complètement différente, impliquant néanmoins le policier. Cette fois-ci, le tribunal a examiné des accusations de pêche illégale et vente de produits de la pêche sous-marine.

Des faits signalés il y a un peu plus de deux ans. C'est en novembre 2019 qu'Olivier Aublivé a été entendu dans cette affaire.

Hier, comme il l'a fait toute la journée, le prévenu est resté muet face à ses questions de la présidente. Même lors de la présentation des éléments qui permettaient d'envisager de telles accusations : pêches sous-marine, chèques reçus sur ses deux comptes en banque personnel. 

A ceci s'ajoute le témoignage d'un restaurateur assurant qu'Olivier Aublivé était son pêcheur "occasionnel".

Pour la défense, Mulder agissait en temps qu’intermédiaire. Il recevait l'argent des acheteurs et le reversait aux pêcheurs. "Ils sont parfois méfiants" avait-il avancé lors de ses audiences.

Le procureur a cette fois-ci requis la relaxe pour les accusation de travail dissimulé et de blanchiment d'argent. Il a en revanche requis une peine d'amende de 2000 euros pour pêche illégale.

Les deux délibérés seront rendus ce vendredi 25 février, à 8 heures.

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