Le chef martiniquais Marcel Ravin intègre "Les Grandes Tables du Monde"

Le chef étoilé Marcel Ravin rejoint le prestigieux cercle « Les Grandes Tables du Monde ». Le martiniquais a été intronisé avec 16 autres chefs de différentes nationalités dimanche soir à Paris (4 février 2024) à l’occasion du 68ème congrès de l’association.

Marcel Ravin n'a pas caché sa fierté

J'étais très heureux et très content. Pour nous qui sommes des Caraïbes, on a souvent tendance à nous oublier. Il est important de dire que nous aussi, nous avons aussi le droit d'exister dans des classements comme ça, parce que nous avons un savoir faire, Nous avons une culture, une identité. Cette cuisine elle même, elle n'est pas du tout semblable aux autres parce que nous avons cet ADN qui nous permet de marquer cette différence. J'aime à dire que c'est une cuisine qui est ouverte. C'est une passerelle entre les cinq continents, c'est un mélange de peuples, de cultures et de tout cela.

Depuis 70 ans, la structure présidée par le Français David Sinapian entend rassembler les meilleurs restaurants aux quatre coins du globe.

Restaurant éponyme

192 établissements multi-étoilés sont répertoriés, dont, désormais, le Blue Bay à Monte Carlo pour lequel Marcel Ravin a décroché deux étoiles au Guide Michelin en 2022.

Rebaptisé "Blue Bay Marcel Ravin", l’établissement monégasque rouvre d’ailleurs ses portes le 14 février prochain, après 6 mois de travaux. L'ambition est de marier dans l’assiette la Martinique et la Méditerranée

J'ai créé un restaurant à mon image, le restaurant de mes rêves. Ma cuisine est complètement ouverte sur la salle. Nous allons mettre la pâtisserie en plein milieu dans le restaurant. Nous allons amener cette idée, cette proximité avec les clients en leur donnant le meilleur de nous même chaque soir. Les hommes et les femmes qui travaillent à mes côtés seront aussi dans le service tout au long du dîner et dans ce restaurant, nous avons fait un restaurant dans le restaurant, c'est à dire que la table de Marcel s'est délocalisée à Monte-Carlo en ayant un espace de huit couverts où là je vais tenter en tout cas de créer plus des émotions. Nous allons travailler avec des artistes, des artisans qui viendront partager un moment de cuisine avec moi et autour d'un dîner sur 21 séquences. L'architecture de ce restaurant, c'est un mélange de bois, de terre, de métal, des lustres en forme de pétales, de balisier. Le logo du restaurant, c'est la fleur de balisier de chez nous

Regrets martiniquais

Depuis deux ans, le chef martiniquais est également à la tête de l’Oursin, le restaurant du palace La Samanna à Saint-Martin, propriété du groupe Belmont LVMH. En revanche, en Martinique, son île natale la mayonnaise n’a pas pris, malgré plusieurs tentatives. Ce que regrette le chef étoilé :

Je n'ai pas voulu faire de bruit autour de tout ça, mais je pense qu'il n'y a pas eu toujours les bons ingrédients. Par exemple, pour le Black Diamond, ce n'était pas forcément les bons partenaires et tout. Pour le Simon, la table de Marcel a duré quand même quatre ans. On a eu quand même pendant quatre années un restaurant de qualité. Après, il est difficile de garder les personnes qui restent concentrées sur cela. Pour l'instant, la question que je me pose est ce que nous sommes prêts à aller toujours vers cette excellence ? Je prends l'exemple du Black Diamond. Je prends l'exemple du Palm où j'ai tenté de créer un projet avec eux alors que j'avais décidé de ne pas me lancer dans un projet comme ça à la Martinique. Et je me rends compte que le problème, c'est souvent les personnes que nous mettons à la tête et qui parfois ont la difficulté d'écouter les conseils ou de partager. Tout le monde a envie d'exister, mais avant d'exister, il faut déjà prouver. Mais une chose qui est sûre, c'est que je continuerai à transmettre et à venir partager les choses avec les jeunes, avec les écoles