Affaire Conconne : attention aux mots !

Par 05/08/2015 - 20:36 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:33

Les mots restent des mots, et dans son courrier adressé à Serge Letchimy, la vice Présidente du Conseil Régional a su jouer avec la sémantique... donc sur les mots ! Eclairages.

    Affaire Conconne : attention aux mots !
Dans son courrier adressé à Serge Letchimy, Catherine Conconne ne fait pas explicitement part de sa décision de démissionner mais elle présente la situation et laisse la décision au président; comme en témoignent ses écrits ci -après : "Pour éviter que cet incident ne porte préjudice à la poursuite des responsabilités que vous assumez au Conseil Régional JE ME PROPOSE de vous demander d'accepter ma démission à mes fonctions d'élue régionale." On constate que Catherine Conconne n'acte pas mais informe de la situation et entretient un flou...

En réponse, le président du Conseil Régional s'exprime en ces termes : "Je veux saluer votre sens de l'honneur et votre intégrité en me proposant votre démission" puis Serge Letchimy complète son propos en faisant part de son refus : "J'ai décidé de ne pas accepter votre démission."

Attention aux mots

C'est sur cet aspect de sémantique que se défend aujourd'hui le cabinet de Serge Letchimy et son conseil d'avocats JurisCarib; dans un courrier explicatif - texte de loi à l'appui - ce dernier dément qu'il s'agisse ici d'une démission acquise et définitive. C'est également ce que nous a confirmé un expert en droit que nous avons contacté. Il faut en effet que le courrier soit rédigé de façon formelle, claire et explicite, qu'il n'y ait clairement aucune ambiguïté sur la démarche. Dans ce courrier adressé à Serge Letchimy il s'agit en fait de l'offre d'une possibilité de démissionner !

Contacté par la rédaction de RCI, l'Etat a fait savoir qu'il n'y aura pas de déclaration pour le moment. Du côté de la préfecture on se penche également sur cette fameuse question de sémantique qui pourrait finalement jouer en faveur de la majorité régionale... toujours selon les spécialistes que nous avons interrogé.

Audrey Ollon et Jessica Dantin