Au congrès, les élus présents marquent leur volonté de changer la constitution

Par 30/11/2023 - 12:23 • Mis à jour le 30/11/2023 - 12:51

Les élus qui ont assisté à la cinquième session du congrès se sont prononcé en faveur d'un nouvel article de la constitution qui s'insérerait entre le 73 et le 74.

    Au congrès, les élus présents marquent leur volonté de changer la constitution

Cinquième épisode hier du Congrès des élus. La séance qs’annonçait compliquée pour la majorité de la CTM. Plusieurs formations politiques avaient annoncé leur intention de ne pas y participer.

Les 6 élus de la Martinique Ensemble ont tenu leur promesse. Pareil pour le Gran sanblé, même si Louis Boutrin qui en porte toujours l’étiquette, malgré un conflit ouvert avec ses compagnons de campagne électorale, était présent.

Si les parlementaires de Péyi-a étaient à Paris, les maires de Ducos et de Rivière-pilote, Aurélie Nella et François Beaunol ont bien siégé et participé aux échanges.

Sur le fond, les élus ont finalement validé leur intention d’introduire un alinéa à l’article 73 de la constitution, à savoir un article 73-1, durant la fenêtre institutionnelle de l’année prochaine.

Les élus ont acté le fait également de s’ouvrir à la population, à travers, 9 pactes sur les sujets, sociaux, économiques, démographiques ou encore fiscaux.

Le Congrès du Peuple

Il devrait en découler, ce que le président du conseil exécutif a appelé le Congrès du peuple qui devra durer 6 mois.

Serge Letchimy, président du conseil exécutif de la CTM, a dressé un bilan de cette cinquième session :

Le chemin est bien tracé. Il s'agit d'aller vers un article 73-1 qui permet de garder les grands principes d'égalité des droits de l'article 73 et d'aller vers la différenciation qui existe dans l'article 74 sans aller dans le 74. Ça permet d'avoir une unité. Je pense que le peuple va accepter ça. Mais ça, c'est la proposition que nous faisons en forme de résolution. Bien sûr, le gouvernement va recevoir cette proposition, il doit nous répondre. Mais parallèlement à ça, nous ouvrons le congrès du peuple, c'est-à-dire un débat avec le peuple sur neuf points. C'est d'ailleurs un syndicat qui m'a suggéré. Au bout des 6 mois, on sera au rendez-vous de septembre 2024 où on pourrait modifier la Constitution

Ces résolutions seront soumises prochainement à l’assemblée de Martinique et dans la foulée à la première ministre et son gouvernement.

Aurélie Nella, maire de Ducos, conseillère territoriale du groupe Péyi-a, a une nouvelle fois mis en doute la méthode de la majorité :

Nous avons été présents, même si les députés étaient retenus à l’Assemblée nationale à Paris, pour rappeler aussi que le processus avait été mal engagé au départ et qu'il était un peu éloigné des préoccupations immédiate de la population. Nous avons quand même rappelé ce contexte. Et d'ailleurs, c'est vrai que l'absence de beaucoup d'élus est un peu la résultante de cela. D'où l'importance pour nous de rappeler aussi la nécessité de pouvoir pleinement associer et consulter la population pour qu'elle ne soit pas dans le flou. Et c'était d'ailleurs le sens de mon intervention

Sur la proposition d'article 73-1, la mairesse de Ducos a reconnu qu'il s'agissait d'une « nouvelle phase de ce processus ».

Louis Boutrin, conseiller territorial, a quant à lui plaidé pour un pouvoir normatif et législatif local :

Nous souhaitons avoir un pouvoir normatif, législatif, fiscal, local, c'est-à-dire autonome, de manière à exercer une compétence. Malgré tous les plans qu'il y a eu, malgré toutes les défiscalisations qu'il y a eu, tout l'argent qui a été injecté dans ce pays, on voit bien que la pauvreté continue à s'accentuer et que l'exclusion également, puisqu'il y a un cinquième de la population qui vit en deçà du seuil de la pauvreté. Donc, il faut sortir de cette logique de constat. Tout le monde fait le même constat, mais au contraire, on ne veut pas que les gens soient au moment de mettre les outils juridiques nécessaires pour accompagner, ça nécessite confrontation d'idées. Ça nécessite effectivement, dans le cadre d'un congrès, un vrai débat et des propositions que nous devons envoyer au gouvernement, à condition, bien sûr, que nous soyons unis

Le nombre de sièges vides hier au sein de l'hémicycle Émile Maurice, il semble que ce vœux d'unité soit vain pour le moment.

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