Des historiques du PPM critiquent la démarche de Serge Letchimy sur le créole

Par 13/09/2023 - 06:30 • Mis à jour le 13/09/2023 - 10:04

Dans un courrier qui circule depuis plusieurs jours, Rodolphe Désiré, ancien secrétaire général du PPM et Michel Ponnamah, ancien membre du bureau politique du parti, s'en prennent à la stratégie politique du président du parti d'Aimé Césaire.

    Des historiques du PPM critiquent la démarche de Serge Letchimy sur le créole

Il y a fort à parier que ce message qui circule via les réseaux sociaux n'a pas dû plaire du côté du siège de Trénelle. Ce courrier émane -et nous l'avons vérifié- de ceux que l'on peut considérer comme des historiques du Parti Progessiste Martiniquais. Des sages sont souvent consultés et qui, aujourd'hui, s'invitent dans le bras de fer engagé entre le Serge Letchimy et l'État concernant la reconnaissance du créole comme langue officielle de la Martinique.

Les auteurs mettent en garde le président du conseil exécutif contre ce cavalier législatif qui « semble prendre le pas sur les autres problèmes qui affectent la vie quotidienne des martiniquais…routes, eau, électricité, infrastructures ».

Ils rappellent également que le PPM et singulièrement Serge Letchimy ont milité pour l'autonomie dans le cadre de la République française et que, dans ce cadre, la langue officielle reste le français.

Enfin, ils indiquent aussi que cette proposition ne figurait pas dans le programme électoral soumis aux citoyens en 2021.

Les deux signataires de conclure, par un proverbe local : « tro presé pa ka fè jou ouvè ». Comme une façon de siffler la fin de cette séquence qui n'a que trop duré et qui pourrait s'apparenter à de la posture politique.

Contestation silencieuse

Ce courrier en dit beaucoup mais il ne dit pas tout. Il ne dit pas que, le chef du parti est, comme rarement, contesté en son sein même.

Selon nos informations, d'autres historiques ont hésité eux aussi à co-signer cette lettre mais, même sans le faire, ils valideraient la démarche.

Les auteurs qui ne souhaitent pour l'heure pas communiquer estiment qu'il n'y a aucune urgence historique. Pour eux, les considérations liées au drapeau, à l'hymne ou au créole seraient du pur dilatoire qui masque une forme de déconnexion avec le peuple.

Une démarche pour laquelle certains militants du sud ont applaudi. Ils estime qu' "autant que le créole, nous-mêmes martiniquais méritons officiellement d'être pris en considération."

Si ce n'est pas encore une fronde on peut clairement dire qu'il y a un appel des militants du parti à ce qu'un virage soit pris dans la politique menée actuellement...

Il faudra désormais observer si ce courrier trouvera un écho à Plateau Roy ou à Trénelle dans le prochaines semaines.

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