Handicap et droit de vote :quelle réalité en Martinique?

Par 09/04/2022 - 08:57 • Mis à jour le 09/04/2022 - 09:25

Pour la première fois lors d'une élection présidentielle, les personnes sous tutelle et notamment, celles porteuses d'un handicap mental, pourront voter ce samedi. C'est une réforme du code électoral, adoptée en 2019, qui a permis d'accorder ce droit à ces nouveaux électeurs. Ainsi, certains ont déjà exprimé leur opinion, pour les élections municipales, en 2020 ou encore, lors des élections territoriales et régionales en 2021.

    Handicap et droit de vote :quelle réalité en Martinique?

Depuis la loi du 23 mars 2019, les personnes sous tutelle peuvent donc voter sans conditions. 

Si cette évolution concerne 400 000 personnes en France, des obstacles subsistent souvent, notamment par manque de connaissance du texte de loi par les autorités.

Cependant, afin de faciliter l'appréhension des programmes pour ces électeurs en herbe, les candidats ont mis à leur disposition, des versions "facile à lire et à comprendre" de leurs professions de foi.

A l'approche des élections, en Martinique, les établissements spécialisés et les associations ont donc accompagné ces électeurs porteurs de handicap, vers l'accomplissement de ce devoir citoyen qu'est le vote.

Cependant, le travail est plus ou moins délicat, en fonction de chaque pathologie.

C'est l'avis de Magalie, dont le fils de 28 ans est porteur de handicap mental et pris en charge en établissement et services d'aide par le travail (ESAT).Le jeune homme ne sait pas lire et même s'il exprime ses convictions quand il est passionné, selon sa mère, il n'est pas apte à mettre le bulletin dans l'urne:

La question est de savoir s'il choisira de lui-même un candidat ou si, par sa sensibilité, il se laissera influencer par la famille ou les gens qu'il côtoie.

Ce geste civique et inclusif porte donc de nombreux enjeux.

En Martinique, l'Adapéi, cette structure d'accueil des adultes en situation de handicap, accompagne plus de 900 personnes, dont 400 sont en âge de voter. Henri Cage, le Président de cette organisation, défend l'aptitude à voter des bénéficiaires:

Nous avons aussi des personnes autonomes. Il suffit de leur montrer comment faire et ils remplissent leur devoir tout seuls. Je ne pense pas qu'on peut les influencer.

Depuis l'entrée en vigueur de la modification du code électoral, en 2019, l'Adapéi a déjà accompagnés ses usagers pour qu'ils accèdent au vote, allant de l'inscription sur les listes électorales à une transmission pédagogique des programmes des candidats:

Il faut communiquer sur cette possibilité et permettre à toutes ces personnes d'accéder réellement au vote.