L'Assemblée de Martinique se prononce contre le projet Némo

Par 05/04/2018 - 08:26 • Mis à jour le 18/06/2019 - 13:44

Le projet de centrale de production électrique à partir de l'énergie thermique de la mer entre Bellefontaine et Case-Pilote est en train de sombrer. Le groupe majoritaire à l'Assemblée de Martinique a voté une motion en défaveur de la poursuite du projet lors de la plénière des 3 et 4 avril 2018.

    L'Assemblée de Martinique se prononce contre le projet Némo

C’est lors des débats sur le schéma territorial de développement durable que cette question a surgit en plénière. Alors que certains élus, notamment Yan Monplaisir arguait de la toxicité du projet à cause de la présence d’ammoniaque dans le procédé de transformation d’électricité, le conseiller exécutif Louis Boutrin annonçait que de toute façon Nemo était "gelé". Une prise de position qui fait écho aux déclarations de Ralph Monplaisir, le maire de Case-Pilote, qui depuis plusieurs semaines réclament l'abandon du projet.

Pour joindre la parole aux actes, les élus ont donc voté une motion contre Nemo. Le texte dénonce le coût du projet - 450 millions d'euros -, sa faible production - 10 Mw (3500 foyers alimentés) - et son risque environnemental - stockage de près de 300 tonnes d’ammoniac.  

Ce gel de Némo est confirmé par le président de Naval Energies, le principal porteur du projet dans une revue spécialisée « Mer et Marine ». Laurent Schneider-Manoury précisant que ce coup d'arrêt est "lié aux difficultés techniques rencontrées pour développer un système fiable de pompage d’eau en grande profondeur". En pause, donc mais pas abandonné rajoute le président de Naval Energie, qui précise cependant ne pas être en mesure de s’engager sur un planning. Il déclare par contre qu’il faudrait aujourd’hui plusieurs dizaines de millions d’euros en recherche et développement et qu’il travaille en ce sens pour trouver des financements notamment des aides publiques.

Pas sûr que ces aides viennent de la CTM. En effet, Alfred Marie-Jeanne a étrillé le projet lors d'une intervention durant la plénière des 3 et 4 avril.

L’autre partenaire du projet , Akuo Energy, semblait quant à lui surpris de cette annonce et devrait donner version dans les prochains jours.

En tout cas, à ce rythme ce projet Nemo ne semble pas prêt à voir le jour dans les eaux martiniquaises.