La sécheresse fait monter la pression entre les responsables politiques

Par 12/04/2020 - 10:43

La sécheresse frappe durement la Martinique depuis la fin du mois de mars. De nombreuses communes sont privées d'eau de façon continue. Dans certains quartiers, les robinets sont à sec pendant plusieurs jours de suite. Dans ce dossier, chacun se renvoie la balle.

    La sécheresse fait monter la pression entre les responsables politiques

Il ne pleut pas en Martinique. Les rivières sont au plus bas. Dans les foyers, les robinets toussotent de l'air. Une situation que le sénateur Maurice Antiste et sa collègue Catherine Conconne ont tenté de comprendre.

Hier, ils avaient convié plusieurs acteurs du dossier à une réunion en visio-conférence. Finalement seul un représentant de la Cacem a honoré le rendez-vous, les autres invités ont fait valoir des empêchements et des urgences pour justifier leurs absences.

"Nous déplorons ce que nous considérons être un manque de transparence sur un sujet qui touche directement à la vie quotidienne de nos citoyens et nous espérons vivement avoir rapidement des explications sur ce sujet important", écrivent dans un communiqué les deux sénateurs.

Comme souvent, la sénatrice ne s'est pas arrêtée à ce communiqué poli. Sur sa page facebook, elle s'est montrée un peu plus loquace et offensive. "Il faut dire la vérité aux martiniquais et ne pas se cacher derrière un scénario apocalyptique de sécheresse. Une casse dans le Nord non réparée correctement depuis des années prive l’usine de production du Lorrain du débit attendu", écrit Catherine Conconne. 

La parlementaire fait référence à une rupture de canalisation à Séguineau au Lorrain. Une casse vieille de 20 ans qui n'a jamais été complètement réparée de l'aveu de nombreux acteurs de la distribution d'eau potable.

"Le sud et le centre tirent sur la Rivière Blanche au lieu de l’optimisation des moyens de l’usine du Lorrain. Réparez la casse, rendez à Vivé un débit optimal afin de mieux desservir la Martinique !", insiste Catherine Conconne avant d'indiquer qu'elle a adressé un courrier en ce sens à Claude Lise, président de l'Assemblée de Martinique. En effet, l'usine de Vivé et son approvisionnement relève de la compétence de la CTM.

Un point de vu déjà partagé par David Zobda, maire du Lamentin. Sa commune est l'une des plus touchée par la sécheresse.

Pourtant sur ce dossier, Daniel Marie-Sainte, conseiller exécutif en charge des infrastructures, avait déjà avancé la position de la CTM.

"Ceux qui détiennent la compétence "Eau" en Martinique depuis la publication de la "Loi NOTRE" sont les 3 communautés d'Agglomérations (CACEM, CAP Nord et CA Espace Sud).
L'histoire a fait que la CTM a héritée de l'ex-Conseil Général l'UPEP (unité de production d'eau potable) de Vivé au Lorrain.

L'UPEP de Vivé n'est que l'une des UPEP existantes en Martinique.
Toutes les autres UPEP appartiennent aux communautés d'Agglomérations, et personne ne s'interroge sur leur état de fonctionnement !
Curieusement, la polémique ne concerne que l'UPEP de Vivé !",
a-t-il écrit hier sur sa page Facebook.

Le porte-parole de la CTM l'assure, la station de Vivé est correctement alimentée. Quant aux casses de Séguineau, elles sont réparées dans les plus brefs délais par l'entreprise mandatée pour l'entretien des équipements de l'usine. Ce fût le cas le 9 avril dernier a indiqué Daniel Marie-Sainte.

Une position là encore partagée par Fabrice Dunon, leader du groupe d'opposition à la mairie du Lamentin.

En attendant la fin de ces amabilités entre les membres du personnel politique, les abonnées et clients des distributeurs sont contraints de surveiller leurs robinets comme l'eau sur le feu.