Fuite des résultats : la loi est-elle encore adaptée ?

Par 25/04/2017 - 13:41 • Mis à jour le 18/06/2019 - 14:51

Comme depuis le scrutin de 2012, les électeurs martiniquais ont voté le samedi et n’ont connu les résultats que le dimanche à 14 heures. Officiellement. En effet tôt dans la matinée, les chiffres des scrutins locaux circulaient sur les réseaux sociaux.

    Fuite des résultats : la loi est-elle encore adaptée ?

Nombreux étaient les Martiniquais, dimanche matin à découvrir les résultats locaux du 1er tour de la présidentielle via les réseaux sociaux ou par les différentes messageries gratuites telle que whatsapp.

Et pourtant selon l’article L52-2, toute communication de la sorte est interdite et passible d’une amende allant jusqu’à 75 000 euros. La problématique est que cette règle ne s’applique pas hors des frontières Françaises, c’est ainsi que les médias suisse, Belges ou anglais ont pu, grâce à des fuites, inonder internet des premiers résultats de la présidentielle, ceux des outre-mer alors que dans ces même départements la presse ne pouvait dire mot.

Certes cette disposition avait été mise en place pour pallier une iniquité. Avant 2007, les outremers votaient le même jour que l’hexagone. Or à 20 heures heure française les noms des qualifiés apparaissaient sur les écrans des ultramarins alors que ceux-ci n’avaient même pas encore finis de voter. "A quoi servent nos votes ?" se disaient-on.

Pour réparer cette incohérence nos parlementaires sont donc montés au créneau. Avec succès, ils ont obtenu que le vote se déroule avec un jour d'avance, le samedi, lors des scrutins nationaux.

Sauf qu’à cette époque les réseaux sociaux n’étaient aussi performants et rapides qu'ils le sont aujourd'ui. Désormais nos parlementaires s'interrogent. "Les dispositions prises sont-elles encore valables ? ne sont-elles pas déjà dépassées ?", se questionne l'un d'entre eux.  Et d'ajouter qu’il y a une forme d’hypocrisie à ne pas dévoiler les résultats alors que beaucoup les avaient déjà.

La question reste cependant entière. Les parlementaires que nous avons joint ne se sont pas encore penchés sur la problématique, pas plus le CSA. Mais une chose est sûre, la technologie va souvent plus vite que les institutions. À charge pour ces dernières désormais de rattraper leur retard. C’est en toute cas la volonté de nombreux martiniquais

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