Covid-19 : les médecins sentinelles, vigies sur le front de l'épidémie

Par 09/04/2020 - 09:50

C'est demain (vendredi 10 avril 2020) que l'ARS doit en principe publier les chiffres des consultations covid-19 des médecins sentinelles.

    Covid-19 : les médecins sentinelles, vigies sur le front de l'épidémie

Mobilisés comme tous les soignants, les médecins sentinelles sont en première ligne et en lien étroit avec l'ars.

Combien de cas répertorient-ils par semaine ?

Quels conseils donnent-ils ? C'est en tout cas sur eux que l'agence régionale de santé compte pour évaluer la propagation du virus en Martinique. Les chiffres qu'ils remonteront à l'ARS permettront d'avoir une idée plus précise et plus large de la circulation du coronavirus en Martinique. Pour l'heure, les seules données disponibles sont fournies par le CHUM.

"Chaque médecin sentinelle fait sa remontée de cas hebdomadaires. Personnellement, dans mes consultations, le nombre de patients présentant des symptômes covid-19 a diminué sur les trois dernières semaines. Je suis passée de 8 à 1 cette semaine. Je ne les ai pas envoyés vers la Meynard puisqu'ils n'étaient pas dans la liste des personnes à risques", raconte Dr Catherine Martin est médecin sentinelle au Lamentin.

Des cas bénins

Depuis le début de l'épidémie elle a reçu 8 patients présentant des symptômes du covid-19 dont un avec de fortes suspicions de contamination.

Ils ont été suivis sans hospitalisation car leur état de santé s'est amélioré au bout d'une semaine.

 Parmi eux, une malade est suivi à distance à domicile par téléconsultation et présente des troubles respiratoires bénins.

Il s'agit d'une patiente de 35 ans suivie sur une semaine maintenant dont l'état de santé est stable. Aucune évolution notable de la maladie n'a été constatée..

 

Parmi les patients qui ont défilé dans le bureau de docteur Martin, on retrouve  des couples, des familles a qui elle demande de rester confiné et de ne pas sortir.

 Difficile, néanmoins, de juger à distance si le patient respecte ou non les conseils donnés.

Les symptômes constatés le plus souvent sont la toux, une fatigue importante, de la fièvre jusqu’à 39 degrés, des maux de tête, des troubles de l'odorat, du goût, des trouble digestifs chez les personnes âgées et des troubles respiratoires en cas d'aggravation.

Pas encore de test

Malheureusement en médecine de ville, les praticiens n'ont pas encore le matériel pour effectuer les tests notamment les PCR. Les évaluations de cas sont uniquement basées sur des observations cliniques. Seuls les cas les plus graves sont dirigés vers l'hôpital.

Le dépistage du coronavirus se fait depuis le début de l'épidémie via des tests PCR (polymerase chain reaction).  Il s'agit d'un prélèvement naso-pharyngé (gorge, nez, nasopharynx) qui se fait à l'aide d'un petit écouvillon (un long coton tige) inséré dans le nez.  Ces test devraient parvenir aux autres laboratoires dans le courant du mois d'avril. "Il n'y a qu'un seul groupement de laboratoire qui peut faire des test à partir de cette semaine. Des tests supplémentaires devraient parvenir aux environs du 20 avril. L'acheminement est compliqué par le manque d'avions", explique le docteur Martin.

Toutefois, les prescriptions de test en laboratoire de ville concerneraient en priorité les patients à risques (femmes enceintes, hypertendus, asthmatiques, diabétiques, insuffisants chroniques, malades cardiaques, victimes d'avc).

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