La mission de médiation concernant l'obligation vaccinale est terminée

Par 13/11/2021 - 13:19 • Mis à jour le 14/11/2021 - 10:38

La mission de Danielle Toupillier s'achève et ne se poursuivra pas. La médiatrice envoyée par le gouvernement quitte la Martinique.

    La mission de médiation concernant l'obligation vaccinale est terminée

La méthode de médiation proposée par le gouvernement n'a pas abouti. Malgré de multiples rencontres avec des médecins, l'intersyndicale, la direction du CHUM, Danielle Toupillier dont la mission arrive à son terme ne prolongera pas son séjour en Martinique. Sa lettre de mission prévoyait que sa mission s'achève le 12 novembre 2021.

Lors d'un point presse organisé ce samedi à midi, elle a dressé trois grands constats.

"La Martinique est un territoire très touché par la crise sanitaire. On a senti une population inquiète et fracturée. Les usagers sont angoissés de peur de ne pas être soignés et de devoir renoncer aux soins. Les personnels hospitaliers sont éprouvés et divisés", a-t-elle déclaré à la presse.

Arrivée en Martinique le 1er novembre et épaulée de Léandre Beauroy, directeur du travail et du virologue, Emmanuel Gordien, Danielle Toupillier a tenté à plusieurs reprises d'établir le dialogue avec les syndicats mobilisés.

Ces derniers lui ont clairement fait comprendre qu'ils souhaitaient que la médiation sur l'obligation vaccinale et le passe sanitaire soit élargie au-delà des personnels du CHUM. Une requête qui ne figurait pas sur sa liste de missions.

Avant de partir, Danielle Toupillier a dit son inquiétude quant à une possible cinquième vague épidémique en Martinique où les indicateurs restent élevés.

"Nous sommes extrêmement soucieux et sensibles à une cinquième vague qui pourrait arriver. Il faut que nous puissions y faire face. Il faut utiliser toutes les voies pour lutter contre la propagation du virus : vaccins, tests, gestes barrières, hygiène", a-t-elle dit lors de ce point presse.

Dans son rapport, la mission propose néanmoins d'étaler la nécessité de vaccination. Elle propose que l'obligation soit reculée au 6 décembre 2021 pour la première dose afin de développer l'information pour contrôler les peurs qui traversent la population.

"Il y a plus de 290 000 calculs scientifiques sur la vaccination ça veut dire qu'il y a beaucoup d'informations mais il faut les apporter au plus près de la population", a argumenté le virologue Emmanuel Gordien qui quittera lui-aussi l'île.

Les membres de la mission ont rappelé que 40% de la population mondiale était vaccinée. En attendant que la vaccination progresse, le rapport de la mission préconise le maintien des tests PCR.

Ces propositions feront l'objet d'arbitrages du gouvernement dans les jours à venir.

La médiatrice et les deux experts qui l'accompagnaient ont avancé "une nécessité de souplesse mais pas en compromettant la sécurité et la santé des personnes". Concernant le droit de retrait massif revendiqué par l'intersyndicale au CHUM, "il n'a pas été confirmé par le juge. Il est donc très important que les agents régularisent leur situation pour éviter des sanctions ou que ce soit considéré comme un abandon de poste", ont prévenu les membres de la mission de médiation.

Parmi les préconisations du rapport, la médiatrice et les experts ont proposé que "les personnels qui ne veulent pas se faire vacciner soient accompagnés par la mise en place d'un dispositif de reconversion professionnelle si besoin".

Les membres de la mission de médiation préconisent avant tout "des aménagements jusqu'au 31 décembre 2021". "C'est un assouplissement pour ne pas priver les personnes de leur rémunération", expliquent-ils.

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