Le ras-le-bol des médecins du CHUM

Par 03/02/2022 - 19:16 • Mis à jour le 04/02/2022 - 11:38

C'est l'émoi chez les praticiens hospitaliers après les agressions dont ont été victimes au moins deux d'entre eux, mardi matin, aux portes du CHUM. Ils attendent désormais, une réaction collective mais aussi, une réponses des autorités face à ces actes.

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Crise sociale et sanitaire au CHUM

Conséquences d'une telle situation, particulièrement tendue, de nombreux professionnels de santé et médecins ont décidé de quitter l'établissement hospitalier.

S'ils ne critiquent pas le droit de manifester des syndicats, ils affirment que ces derniers doivent les laisser travailler.

En effet, outre ces agressions, c'est régulièrement que les services sont bloqués. Ce qui entraîne alors, selon le corps médical, une dégradation du service rendu aux patients ou carrément l'annulation de certaines opérations programmées, comme l'explique le Professeur Stéphanie Pujet, chef du service neuro-chirurgie:

C'est absolument intolérable de voir que quelques personnes font en sorte que des patients doivent être annulés. La lingerie est bloquée, il n'y a plus de drap. Les martiniquais font du mal aux martiniquais. Qui est l'ennemi? Qui est la cible?

 

C'est une agression verbale et des propos racistes qu'a subi un médecin du CHU de la Martinique, mardi dernier:

Ils m'ont dit "dégage de là, tu n'es pas martiniquaise, retourne en France"...En même temps, d'autres personnes autour tapaient sur ma voiture, donnaient des coups de pied dans les portes, dans les roues. Je ne veux pas les laisser gagner. Ils ne méritent pas que je quitte mon poste et que je mette une croix sur mes projets

 

Pour le chef du pôle cardiologie vasculaire et d'endocrinologie, il faut revenir à la cohésion qui existait auparavant au sein de toute l'équipe médicale:

Nous sommes d'abord des soignants, nous avons juré de nous occuper de ceux qui sont en souffrance et ça, ça mérite le respect. Donc remettons l'Eglise au milieu du village

 

Le Docteur Nicole De Souza, chirurugien digestif a bien vu cette crise sociale s'imposer à la crise sanitaire, laissant de côté les patients déprogrammés les uns après les autres, faute de moyens humains ou matériel, comme l'absence de draps dû au blocage de la lingerie de l'hôpital:

C'est bien malheureux quand on est contraint d'intervenir seulement quand le patient est compliqué