Les jeunes mamans sollicitées pour une grande enquête périnatale
L'objectif est d'améliorer les politiques de santé autour de la petite enfance et de la maternité, en questionnant les femmes sur leur santé et celle de leur bébé post-accouchement.
Comment mieux encadrer les jeunes mamans et leurs nouveaux-nés ? C'est à cette question que les autorités sanitaires tentent de répondre. Pour ce faire, une grande enquête nationale a été lancée autour de la périnatalité.
Les femmes qui viennent d'accoucher en maternité sont ainsi sollicitées, afin de recueillir des informations sur leur santé et celle de leur bébé, comme l'explique le docteur Josianne Jos-Peslages :
Cela nous permet de savoir si notre système de santé est valable, s'il est à jour, s'il est moderne, parce que l'état de la natalité, c'est souvent un repère de l'état de santé d'une population. Donc c'est de savoir si les femmes qui viennent d'accoucher sont en bonne santé, si la plupart des nouveaux-nés sont en bonne santé, et quelles sont les pratiques en terme de temps d'accouchement et d'allaitement.
Pour l'Etat, cette enquête, réalisée tous les cinq ans, est indispensable, car les données permettent ainsi d’orienter les politiques de prévention et d’évaluer les pratiques médicales. Elle est ensuite coordonnée au niveau local par l'ARS.
Lors du dernier sondage, il y a cinq ans, les résultats avaient permis de mettre en évidence des difficultés avec un taux de prématurité plus important, avec 11,9%, par rapport à l'hexagone en raison de plusieurs facteurs.
Du côté des mères tout d'abord, les femmes sont davantage en surpoids voire obèse lors de leur grossesse (21% en Martinique contre 11,8% dans l'hexagone), ce qui augmente donc les risques d'accouchement avant terme. D'autre part, le tabagisme est en augmentation chez les futures mamans (6,7%) et près des 10% des femmes enceintes consomment de l'alcool.
Du côté des facteurs de risque externes, les pesticides, comme le chlordécone, présents dans nos sols sont aussi dangereux pour la grossesse, poursuit le docteur Josianne Jos-Peslages :
Il ne faut pas oublier que nous sommes dans une société qui est polluée au chlordécone, et que le chlordécone est une cause de prématurité.
En Martinique, le questionnaire a été lancé le 15 mars dernier, et doit se poursuivre jusqu'au 6 juin prochain, soit onze semaines de plus que dans l'hexagone.
