Les salariés agricoles pourront bientôt tester leur taux de chlordécone

Par 19/12/2022 - 14:08 • Mis à jour le 20/12/2022 - 10:03

À partir de janvier 2023, une campagne de dosage de chlordéconémie gratuite sera lancée à destination des travailleurs agricoles les plus exposés. Ce dispositif rentre dans le cadre du plan chlordécone IV.

    Les salariés agricoles pourront bientôt tester leur taux de chlordécone
Image d'illustration

C’est l’ARS (agence régionale de santé) et l’URPS (union régionale des professionnels de santé) Infirmiers libéraux qui vont déployer ce dispositif du Plan chlordécone IV dans 23 exploitations bananières de l’entreprise Banamart. Il sera ensuite étendu à d’autres secteurs agricoles.

Dominique Demar, vice-président de l’URPS (union régionale des professionnels de santé) infirmiers libéraux, nous explique la logistique qui sera mise en place pour réaliser les prélèvements :

On va définir un planning avec les différentes exploitations selon le nombre d'ouvriers à tester et nous allons nous organiser avec un transporteur pour rapatrier les prélèvements vers un laboratoire où ils seront traités. Nous restons ouverts à toute demande d'autres exploitations qui seraient intéressées pour faire tester ses employés.

Les exploitations peuvent donc rentrer en contact avec l’URPS infirmiers libéraux tout comme les infirmiers souhaitant participer aux prélèvements. À ce jour, seule une cinquantaine d’infirmiers sont inscrits.

800 salariés recensés

Pour l’heure, sur la base du volontariat, 800 salariés ont été recensés afin de tester leur taux de chlordécone. Mais pour Marie-Hélène Marthe dite Surelly, secrétaire générale du syndicat CGTM des ouvriers agricoles, c’est insuffisant.

Moi, je demande que l'ensemble des salariés agricoles puissent réaliser le test de la banane à la canne. Que ce soit ceux qui sont en activité et ceux qui sont à la retraite. C'est une demande qui date depuis 2007. Au total direct et indirect, on tourne aux environs de 6000 à 7000 ouvriers agricoles, on ne peut pas exclure une partie, 800 c'est peu.

Marie-Hélène Marthe regrette également que seul le chlordécone soit recherché à travers ces analyses :

Vous savez que le DDT (nldr : dichloro-diphényle-trichloro-éthane) est un produit qu'on a utilisé dans les années 50-70. On le retrouve quand on fait des analyses approfondies pour certains salariés, ils le retrouvent. Il y a des produits qui sont encore beaucoup plus dangereux que le curlone. Malheureusement, ils ne cherchent pas d'autres pesticides. Ils cherchent que le chlordécone. Beaucoup de salariés développent d'autres pathologies, car nous avons travaillé dans un cocktail de pesticides.

Cette campagne doit démarrer en début d’année prochaine.

Pour les travailleurs agricoles et les infirmiers libéraux qui veulent joindre l’URPS infirmiers libéraux : composez le 06 96 52 01 20. 

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