L’imagerie médicale, la grande panne

Par 13/02/2023 - 11:04 • Mis à jour le 13/02/2023 - 19:16

En Martinique, le délai d’attente pour obtenir un rendez-vous pour une IRM s’allonge un peu plus chaque jour. L’une des raisons avancées serait la panne des appareils d’imagerie médicale. Mais un manque criant de radiologues sur notre territoire explique aussi cette problématique.

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Image d'illustration

C’est une enquête qui a débuté par le message d’une auditrice sur le répondeur. Valérie, cinquante ans, suivie à la Meynard pour un cancer, lançait un cri d’alerte.

Des difficultés à obtenir un rendez-vous

Son rendez-vous en radiologie avait été annulé à cause d’une panne d’appareil selon le standard. Et Valérie ne parvenait pas à reprogrammer un rendez-vous :

J'ai déjà été voir mon oncologue, plus rien. J'ai envoyé des e-mails et j'ai téléphoné, c'est compliqué. J'ai une pathologie assez grave. J'ai un cancer et de ce fait, j'ai vraiment besoin d'avoir un scanner pour voir un petit peu où en est ma situation. Je ne sais pas comment je vais. Chaque matin, je me réveille avec cette angoisse pour savoir si ça va aller. Oui, j'ai des crises d'angoisse. Oui, je suis à peu près comme tout le monde et je suis malheureuse, déçue de ne pas avoir une réponse concrète à savoir quand est-ce que je passerai cet examen.

Depuis, et grâce à l’intervention d’une de nos sources, Valérie a pu passer son examen le 8 février dernier. Mais son témoignage met en lumière les besoins pressants de notre territoire en matière d’imagerie médicale.

Lors des prises de rendez-vous ou des appels de déprogrammation, les secrétaires médicales invoquent souvent des pannes d’appareil. Les sources que nous avons interrogées affirment pourtant que notre territoire est très bien doté en technologies, mais manque cruellement de radiologues.

Une capacité insuffisante

La médecine de ville doit absorber les patients que l’hôpital ne peut prendre en charge, mais elle n’est absolument pas en mesure de répondre à tous les besoins.

Selon l’Union régionale des médecins libéraux, la Martinique présente un taux de 56,4 spécialistes pour 100 000 habitants. Ce taux s’élève à 85,6 pour 100 000 habitants dans l’hexagone.

Le CHUM (centre hospitalier universitaire de Martinique) et l’URML (union régionale des médecins libéraux) travaillent actuellement conjointement pour fluidifier ce système de prises de rendez-vous. En attendant, patients et soignants se retrouvent dans une « impasse », selon Anne Criquet-Hayot :

Quand les patients ont été hospitalisés ou sortent, il y a des demandes d'imagerie faite en ville parce qu'apparemment il y a des problématiques à l'hôpital. Donc on a un système de vases communicants avec déjà une offre médicale libérale en démographie en souffrance.

Car la médecine de ville ne peut pas absorber la demande :

Vous avez des cabinets de radiologie, ils ne peuvent absorber plus que ce qu'ils ont. Donc les délais s'allongent et ça devient très compliqué. Vous savez qu’actuellement, il est très difficile d'avoir une IRM. Et nous, en tant que médecins généralistes, nous retrouvons un petit peu entre les demandes des patients et nous sommes assez désolés de ne pas pouvoir offrir des réponses à leurs attentes.

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