En Martinique aussi les taxis se mobilisent contre le covoiturage sanitaire

Par 11/12/2023 - 11:16

Au national comme en Martinique, les taxis se mobilisent contre le covoiturage sanitaire que prévoit l’article 30 du projet de Loi finances. Une cinquantaine de chauffeurs de taxi se sont rassemblés ce matin (11 décembre) devant le siège de la CGSS au Lamentin.

    En Martinique aussi les taxis se mobilisent contre le covoiturage sanitaire
Image d'illustration

Début décembre, le gouvernement a fait passer en force l’article 30 du projet de Loi finance sur le budget de la sécurité sociale. Ce dernier propose aux patients de partager leur transport sanitaire, comme les taxis conventionnés, avec un autre patient, au travers d’une plateforme en ligne. Partout dans l’hexagone, des opérations escargots sont en cours, de Marseille à Bordeaux en passant par l’île de France. En Martinique, une cinquantaine de taxis s’est rassemblée devant le siège de la sécurité sociale, au Lamentin. Il ne s’agit pas d’un blocage, mais d’une opération de sensibilisation auprès de la Caisse de sécurité sociale, indique Olivier Labastide, président de la fédération des taxis de la Martinique.

Cette mobilisation, c'est juste une sensibilisation à la caisse locale, puisqu'au niveau national, il y a une manifestation de plus grande envergure par rapport au nombre. Nous n'avons rien contre le transport partagé, mais le fait qu'il devienne obligatoire, et surtout par rapport aux spécificités de notre territoire, je parle en termes de circulation vers les centres de soins, etc, ce n'est pas évident, et surtout la manière dont ces transports seront partagés. Et si toutefois, le patient lui- même ne veut pas partager son transport, il devra le payer lui-même et il sera remboursé moins que ce qu'il aura payé aux taxis conventionnels.

Des millions d’euros d’économie

Pour rappel, les trajets en ambulance ou en taxi sont remboursés s’ils sont liés à une hospitalisation, à une affection de longue durée, à un accident du travail, ou s'ils impliquent un trajet de plus de 150 kilomètres. 

Ces transports ont représenté des remboursements de près de 5,5 milliards d’euros en 2022, et 65 millions de trajets ont été réalisés sur l'année pour les seuls taxis et véhicules sanitaires légers (VSL), selon les auteurs du texte de loi. 

Près de 15% des trajets sont déjà partagés, avec des dispositifs incitatifs pour les transporteurs les plus partageurs. Mais le refus des patients reste un obstacle de taille.

L'idée est d'en réduire le coût pour la Sécurité sociale à hauteur de 100 millions d'euros par an entre 2025 et 2027, ainsi que la pollution.

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