Les taxis collectifs crient leur mal-être et en appellent à Martinique Transport
Les taxis collectifs ne peuvent plus travailler et mettent en cause la concurrence du TCSP (Transport en Commun en Site Propre) et de Sud Lib. Ce matin (9 avril), rappelant avoir déposé un préavis de grève le 28 mars, ils étaient réunis à la maison des syndicats à Fort-de-France.
La CSTM mobilise ses troupes et demande une rencontre urgente avec Martinique Transport. Lors d’une réunion à la maison des syndicats ce matin, la centrale syndicale menée par Bertrand Cambusy a rappelé qu’un préavis de grève a été déposé le 28 mars dernier….
Et les responsables de la Coordination des Taxis Collectifs et Urbains (CTCU) sont toujours dans l’attente de « réponses concrètes et acceptables pour les chauffeurs de taxis », après les différentes réorganisations menées dans le secteur par Martinique Transport.
C’est ce qu’explique Syncia Marchéty, représentante CTCU au sein du syndicat CSTM.
Depuis déjà 4 ans, les taxis collectifs ont créé la CTCU par rapport aux problématiques de la création du TCSP, de Sud Lib, de la coopérative dans le Nord. Tous ces concurrents sont venus finalement remplacer le travail des taxis collectifs, mais sans pour autant leur permettre d’être indemnisés par rapport à cette perte de revenus ou d’avoir une place dans le nouveau réseau. Si on ne veut pas que l’on reste, on demande au moins de pouvoir partir avec une indemnité convenable
« Nous sommes des laissés pour compte »
Après 35 ans de métier, Eric Elie-Rose, chauffeur de taxi de 61 ans, raconte son sentiment d’abandon.
Nous sommes des laissés pour compte. La valeur de notre travail n’a jamais été prise en considération. Le même travail qu’ils font aujourd’hui, c’est ce que nous avons fait pendant des années, à nos risques et périls. Tout est à notre charge. Et, du jour au lendemain, après avoir installé leur système de transports, ils veulent nous éliminer. Nous sommes criblés de dettes, de contraventions. On se pose des questions pour les jours qui nous restent à vivre
Pour Syncia Marchety, les syndicats attendent désormais de leur « réunion de la dernière chance » avec Martinique Transport.
Cela fait 3 ans que nous sommes en réunion. Depuis la grande grève de 2021, nous avons intégré l’atelier transport. L’indemnisation de la cessation d’activité est bloquée à 80 000 euros. Nous n’avons jamais eu d’explications sur le justificatif de ce montant qui ne suffit pas. On demande aussi à Martinique Transport d’accepter de payer toutes les licences des transporteurs
Une Assemblée Générale du syndicat est prévue entre vendredi et lundi prochain (12 et 15 avril) avec le risque d’une mobilisation et de perturbations pour les usagers de la route.
