Obligation vaccinale : visite guidée du « camp de la résistance »

Par 02/05/2022 - 17:31 • Mis à jour le 03/05/2022 - 18:55

Le "camp de la résistance" est installé depuis plusieurs mois au rond-point de la Présence Africaine, aux abords d’une des entrées du Grand Port maritime de Fort-de-France. Un sitting mis en place par l’intersyndicale de la santé, mobilisée contre l’obligation vaccinale. Le tribunal administratif doit se prononcer dans les prochains jours sur la requête de la CCIM qui demande la levée du camp.

    Obligation vaccinale : visite guidée du « camp de la résistance »
À l’entrée du grand port maritime, les militants opposés à l’obligation vaccinale font de la résistance

Depuis plusieurs mois, des soignants opposés à l’obligation vaccinale se regroupent jour et nuit au " camp de la résistance", situé au rond-point de la Présence Africaine à Fort-de-France. La vie s'y organise "entre ceux qui sont surplace et ceux sur le terrain", et ce 24 heures sur 24. Une sorte de permanence accueille les "collègues en difficulté". Ici, pas besoin d'être du milieu médical pour être solidaire. C'est pourquoi l'on retrouve parmi ceux qui se relaient le soir des pompiers ou encore des retraités. 

Jardin de la résistance
Au jardin de la résistance, poussent des tomates mais aussi des plantes médicinales.

  Visite guidée du camp 

C'est une résidente du camp qui fait la visite guidée. D'un côté, un espace anciennement dédié aux pompiers qui sert dorénavant de lieu de détente où l'on peut jouer aux dominos. Un peu plus en retrait, des lits de camps et des matelas sur des palettes font office de dortoir.

En ce qui concerne l'hygiène, la membre du camp - improvisée guide - nous explique que les personnes prennent leurs douches chez elles lors des relèves et ont accès à des toilettes sèches aux abords du camp. 

Elle indique également qu'ils reçoivent des dons notamment alimentaires de la part de Martiniquais. Mais pas que. Ce matin, une psychologue bénévole recevait en consultation des personnels soignants engagés dans la résistance face à l'obligation vaccinale :

Je crois que c'est la chose la plus importante parce que les gens qui sont suspendus ou qui sont en salaire réduit ou qui subissent la pression à cause de toute cette obligation vaccinale, souvent, ils ont besoin de ce soutien-là. Donc, comme ce n'est pas notre métier, nous avons des gens qui, bénévolement, viennent leur apporter un soutien psychologique.

La vie au camp de la résistance
La cuisine du camp où l'on prépare les denrées des paniers solidaires distribués le samedi  

L'expulsion sans doute inévitable du camp

La CCIM a demandé la levée du camp en mettant en avant la sécurité des résistants qui seraient exposés à la circulation des voitures et donc risqueraient d'être grièvement blessés. Il faut dire que l'image d'un camp de fortune aux abords du port pourrait également expliquer cette volonté de levée. Il y aurait déjà eu quatre interventions de la police afin de les déloger. Sur le camp, l'appréhension de cette dernière décision du tribunal administratif se fait ressentir :

Si on lève le camp, je serais déçue parce que sincèrement, je ne vois pas qui on gêne là où on est placé. Je ne vois pas ce que l'on a fait de mal. On n'a pas mis le feu. On est là, on aurait pu faire des choses. L'activité du port n'a jamais été aussi fluide. Mais je me dis que le combat n'est pas fini puisque l'obligation vaccinale perdure. C'est presqu'un devoir.