Prêcheur: les marins-pêcheurs en colère contre la Direction de la Mer

Par 24/03/2022 - 17:11 • Mis à jour le 25/03/2022 - 06:26

Mercredi, une grande opération des services de l'Etat avait lieu dans le Nord Caraïbe. L'objectif était de s'assurer de la conformité des casiers plongés le long du littoral. Dans les eaux de la Réserve naturelle régionale du Prêcheur, nommée Réserve Falco, une quinzaine de casiers ont été saisis et endommagés, sans que leurs propriétaires n'aient été alertés. Des pêcheurs professionnels, qui ne pensaient pas être dans l'illégalité. Ainsi, ce jeudi matin, ils se sont réunis en urgence, avec la Direction de la mer pour exprimer leur désarroi et tenter de trouver une solution.

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Parmi les points évoqués ce jeudi matin, celui de la réglementation autour des casiers.

Selon la Direction de la mer, un arrêté, daté de 2019, oblige les pêcheurs professionnels à marquer leurs casiers. En effet, le numéro du bateau doit y apparaître, sans quoi les casiers sont retirés car ils pourraient appartenir à des plaisanciers. Or, les casiers relevés ne présentaient aucun marquage.

Pour Robert Steve, représentant des cinq professionnels prêchotains lésés, l'information autour de cet arrêté n'a pas été suffisamment communiquée:


On n'était même pas au courant de certaines lois qui ont été votées. Ils auraient pu faire preuve d'un peu de compassion avec les professionnels qui ne sont pas au courant du tout.

Une autre problématique a également été évoquée par la direction de la mer, celle des casiers mouillés dans une réserve naturelle où la pêche est interdite, une zone définie malgré l'avis des professionnels de la pêche:

 Nous ne sommes pas en accord avec la municipalité par rapport à cette réserve qui a été placée au Prêcheur. Surtout quand on sait que la quasi-totalité du tour de l'île est impactée par le chlordécone. Donc si maintenant on ferme les zones non-impactés, où va-t-on?

Cette réduction des zones de pêche fait effectivement l'objet de nombreux désaccords dans la profession. Joseph René Ademar, le vice-président du Syndicat indépendant des marins pêcheurs de Martinique, dénonce également la situation. Il était présent à la réunion de ce jeudi matin:

Nous avons déjà des marins pêcheurs de Fort-de-France qui montent au Prêcheur pour travailler et nous avons à peu près 60 % de la pêche côtière impactée. 

De son côté, la Direction de la mer reconnaît qu'li y a eu un défaut de communication sur la réglementation et s'interroge sur le rôle du Comité régional des pêches, censé faire le lien avec les professionnels de la pêche.

Une rencontre avec les marins-pêcheurs concernés doit se tenir, d'ici vendredi, pour restituer le matériel prélevé à leurs propriétaires.

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