Turbulences financières chez Corsair

Par 05/02/2015 - 17:08 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:40

Les dirigeants de la Compagnie aérienne Air Caraïbes se montrent de plus en plus discrets sur un éventuel rachat de Corsair. Cette cession ne serait pas une véritable surprise. Déjà, en décembre 2014, Pascal de Izaguirre - PDG de Corsair - avait indiqué que des discussions étaient menées « séparément avec plusieurs investisseurs, des professionnels de l’aérien » afin d’adosser Corsair à un investisseur solide. En effet, la compagnie qui avait pour objectif de parvenir à l’équilibre en 2013-2014 continue à perdre de l’argent.

    Turbulences financières chez Corsair
En décembre 2014, la compagnie Corsair a enregistré jusqu’à 8 millions d’euros en pertes opérationnelles. Une situation qui venait confirmer son crash financier révélé en 2012 avec la suppression d’environ 400 postes et qui avait poussé les salariés à partir en grève pendant trois jours.

Les liaisons vers les Antilles constituent-elles un marché viable ?

La grande question est de savoir aujourd’hui si ce marché plutôt restreint est viable. Quatre compagnies se partagent les liaisons métropole / Antilles : Air France, Air Caraïbes, Corsair et XL Airways. Air France reste l’acteur dominant de ces liaisons, avec - selon les chiffres de 2014 - 600 000 passagers, 500 000 pour air Caraibes, Corsair se hisse à la 3ème place avec 230 000 passagers. XL Airways clôture le classement avec 49 000 passagers.

Le marché des Antilles souffre dit-on, de surcapacités. A Paris on met en avant les crises économiques et sanitaires, notamment l’apparition du chikungunya, qui aurait - selon des Tours opérateurs - détourné une partie des passagers potentiels vers d’autres destinations.

La compagnie Corsair est en difficulté sur la desserte Paris – Antilles mais pas seulement. XL Airways donne également des signes de difficulté. À l’été 2014, l’actionnaire majoritaire américain de la compagnie de Laurent Magnin avait quitté le tour de table faute d’avoir voulu honorer une créance de 21 millions d’euros.

En ce début 2015, ce sont les Tours-opérateurs qui s’inquiètent pour l’avenir de la compagnie low cost. Selon eux, XL Airways n’a toujours pas précisé - contrairement aux pratiques en vigueur - son programme pour la rentrée sur les Antilles, saison durant laquelle l’affluence est la plus forte. En clair, ils ne savent pas si XL Airways desservira toujours les Antilles à partir du dernier trimestre.

Audrey Ollon et Jean-Marc Pulvar