[Dossier] La délicate prise en charge des auteurs d'inceste

Par 04/03/2021 - 14:08

Cette semaine, RCI donne la parole aux victimes d'inceste en Martinique, aux associations qui les accompagnent, aux enquêteurs et aux représentants de la justice. Ce quatrième épisode traite de la prise en charge des auteurs d'actes incestueux.

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Oeuvre de l'artiste Niki de Saint-Phalle, qui a révélé en 1994 à sa propre fille l'inceste dont elle a été victime (Niki de Saint Phalle, Mon Secret, La Différence, 1994.). Pixabay, CC BY-SA

En Martinique, il existe assez peu de structures adressées aux auteurs que ce soit avant le passage à l'acte, pour prévenir, ou après .

L'ALEFPA intervient surtout dans le cadre de conflits familiaux, les Centres Medicaux Psychologiques quand il y a une pathologie et le CRIAVS  (Centres Ressources pour les Intervenants auprès des Auteurs de Violences Sexuelles), qui se remet doucement en place chez nous.

Le travail des psychologues consiste alors à proposer des groupes de parole et à aborder certaines thématiques comme le consentement mais ce travail est très long.

Membre d'un duo de psychologue au sein de l'Alefpa, Fred Galva, psychologue, détaille son travail auprès des auteurs.

Nous assurons des interventions centrées sur la question du désir, de la pulsion. Nous faisons en sorte que nos interventions soient centrées sur la sexualité librement consentie. La question du consentement chez les enfants ne se pose même pas. Lorsque nous décelons des psychopathologies qui seraient à l'origine d'un passage à l'acte, nous les orientons vers les CMP qui assurent le soin psychiatrique. Nous assurons la prévention de la récidive

Fort de plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, Fred Galva estime qu'il n'y a aucune catégorie socio-professionnelle n'est préservée.

Une constante c'est qu'il n'y a souvent aucune reconnaissance de l'incidence des faits sur la victime. Les personnes qui viennent chez nous n'ont aucune conscience des dommages et des dégâts qu'ils ont commis sur les victimes. C'est un facteur de récidive. Le taux de cas dans notre pays est inquiétant. Il faut rendre hommage aux victimes qui osent parler

Ce qu'il faut à tout prix selon les professionnels mais aussi les victimes et associations de victimes, c'est que toutes les personnes qui interviennent peu importe le degré, dans ces affaires, soient formées. Formées à écouter les victimes, formées à écouter les personnes qui confient avoir des attirances pour des enfants.

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