Il y a 108 ans, Aimé Césaire voyait le jour

Par 26/06/2021 - 09:22

Le 26 juin 1913, Aimé Césaire naissait dans la commune de Basse-Pointe. Poète, dramaturge, homme politique, le chantre de la Négritude aurait eu 108 ans ce samedi.

    Il y a 108 ans, Aimé Césaire voyait le jour

Aimé Césaire, le plus illustre des Martiniquais, aurait eu 108 ans ce samedi. Né le au bout du petit matin, le 26 juin 1913 à Basse-Pointe, l'écrivain et homme politique a laissé une trace indélébile dans l'histoire de la Martinique.

Son parcours de vie, de la campagne Pointoise au Panthéon, raconte la relation complexe et paradoxale entre la France et la Martinique.

Ecolier dans sa commune de naissance, lycéen au lycée Schoelcher de Fort-de-France puis étudiant au lycée Louis-le-Grand de Paris, Aimé Césaire a tutoyé très tôt l'excellence. Dès ses premières semaines parisiennes, il fait la rencontre de Léopold Sédar Senghor, futur président du Sénégal.

À Paris, il côtoie d'autres étudiants noirs d'horizons différents et fréquente le salon littéraire de Paulette Nardal. Il découvre ainsi le mouvement de la Renaissance de Harlem. Le jeune Aimé Césaire et son ami guyanais Léon Gontran Damas, qu’il connaît depuis la Martinique, découvrent progressivement une part refoulée de leur identité, la composante africaine, victime de l'aliénation culturelle caractérisant les sociétés coloniales de Martinique et de Guyane.

Créateur de la Négritude dans les années 30, auteur du "Cahier d'un retour au pays natal" en 1939, Aimé Césaire pose ainsi les jalons de sa reconnaissance international.

De retour en Martinique avec sa femme Suzanne Roussi au début de la seconde mondiale, Aimé Césaire subira la censure du régime Vichyste dont les doctrines sont relayées en Martinique par l'Amiral Robert.

La carrière politique de Césaire démarre après la guerre. Elu maire de Fort-de-France en 1945 et député la même année, il oeuvre à l'adoption de la loi de départementalisation des Antilles françaises dès 1946.

Face à l'effondrement économique de la Martinique à la sortie de la guerre notamment à cause de la crise sucrière, Aimé Césaire lutte longuement avec l'Etat pour obtenir l'égalité de traitement entre les citoyens des anciennes colonies et ceux de l'Hexagone.

À l'Assemblée, il dira aussi son aversion pour la politique coloniale de la France dans son somptueux et intransigeant "Discours sur le colonialisme" (1950).

Membre du Parti Communiste Français, il prendra ses distances en 1956 dans une lettre adressé au secrétaire général du PCF, Maurice Thorèz.

Dans son rôle de maire, Aimé Césaire aura eu la lourde tâche d'absorber l'exode rural du milieu du 20e siècle. En plus d'aider à l'aménagement des nouveaux quartiers populaires comme Trénelle, la ville de Fort-de-France embauchera de manière pléthorique pour lutter contre la misère dramatique qui touchait la population.

Au milieu des années 70, Aimé Césaire pousse au développement de l'action culturelle. C'est ainsi que naît le Festival culturel de la ville de Fort-de-France puis le Sermac qui mettront en valeur des pans de la culture martiniquaise et noire complètement oblitérés par le colonialisme.

La carrière politique d'Aimé Césaire s'achèvera en 1993 à l'Assemblée Nationale et en 2001 à la ville de Fort-de-France.

Celui que certains appellent "Le nègre fondamental" s'éteint le 17 avril 2008. Ses obsèques nationales se déroulent en Martinique en présence de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy et de nombreuses personnalités politiques du monde entier. C'est son adjoint de toujours, Pierre Aliker qui prononce son éloge funèbre.

La dépouille d'Aimé Césaire est ensuite accompagnée par des milliers de personnes jusqu'au cimetière de la Joyaux sur les hauteurs de Fort-de-France.

En avril 2011, une plaque portant le nom d'Aimé Césaire est scellée dans la crypte du Panthéon lors d'une cérémonie d'hommage nationale.

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