Il y a 200 ans, éclatait la révolte du Carbet

Par 13/10/2022 - 14:01 • Mis à jour le 13/10/2022 - 18:01

Les historiens estiment que c'est dans ce mouvement de révolte de personnes mises en esclavage que se trouvent les ferments de la révolte de mai 1848.

    Il y a 200 ans, éclatait la révolte du Carbet

Dans la nuit du 12 au 13 octobre 1822, des esclaves du nord de la Martinique tentent de se révolter contre l'ordre esclavagiste qui règne sur l'île.

C'est sur les terres de l'habitation Fizel que le mouvement démarre. Une trentaine d'esclaves part à la recherche d'armes pour se rendre ensuite sur Saint-Pierre, lieu du pouvoir.

Sous la conduite d'un certain Jean-Louis, le groupe passe d'habitation en habitation au pied du Piton Vert. Deux propriétaires sont tués à l'habitation Granat. Les révoltés s'emparent d'armes et d'objets de valeur.

Les scènes de pillages sont néanmoins rapportées au gouverneur François-Xavier Danzelot  qui positionne les gendarmes sur la route des esclaves.

Des milices formées par des libres de couleurs participent également à la répression. Les meneurs de la révolte prennent la fuite. Ils retrouvés au fur et à mesure par les forces de l'ordre. Le dernier d'entre eux, le nègre Pierre. n'est pris que le 9 novembre. Encerclé au Morne aux Bœufs, il chute d'une falaise et meurt.

64 personnes sont jugées et 21 sont condamnées à la peine capitale. Les pendaisons ont lieu sur la place Bertin à Saint-Pierre. D’autres sont fouettés, envoyés aux galères, dont des femmes.

La révolte du Carbet intervient moins de 20 ans après la révolution haïtienne. Elle servira également de point de bascule dans la position des libres de couleur sur l'abolition. Cyrille Bissette a par exemple participé à la répression de la révolte du Carbet avant de devenir un fervent abolitionniste.

Cet épisode n'est pas la première révolte d'esclaves en Martinique, loin s'en faut, mais elle est un pas important et marquant vers la révolte de mai 1848 et l'abolition de l'esclavage.

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