Incestes et violences sexuelles : 82 préconisations pour améliorer les choses

Par 20/11/2023 - 11:13 • Mis à jour le 20/11/2023 - 11:15

Ce lundi (20 novembre), la Civiise (commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants), créée en janvier 2021 à l’initiative du président de la République, rend son rapport final à Paris à la maison de la radio. Fabienne Sainte-Rose, présidente de l’AMEVI, était l’invitée de Cédric Catan.

    Incestes et violences sexuelles : 82 préconisations pour améliorer les choses
Inceste

Après 3 ans et plus de 30 000 témoignages recueillis, notamment en Martinique, la Civiise, présidée par le magistrat, Edouard Durand, a dressé 82 préconisations pour que soit mieux pris en compte les questions liées à l’inceste et aux violences faites aux femmes.

« Notre société a échoué, mais vous n’êtes plus seuls, on vous croit ». Ces mots sont issus de ce rapport qui compte une trentaine de pages.

Fabienne Sainte-Rose, présidente de l’AMEVI (Association mille et une victimes d’inceste), était l’invitée de la rédaction de RCI ce lundi 20 novembre. Elle se félicite que la parole des victimes ait « été prise en compte ».

Dans le rapport de la Civiise, on ne se contente pas de dire qu’il y a eu 27 000 témoignages, il faut entendre que ce sont des témoignages de souffrance qui ont été passés sous silence et des soins qui n’ont pas été apportés. Ces témoignages-là permettent de dire : « attention, vous avez fermé les yeux et les oreilles mais comment on fait, aujourd’hui, pour réparer et continuer à vivre malgré ces souffrances et surtout comment on arrête ça. 160 000 enfants qui continuent à être violés chaque année, ce n’est juste pas possible

Le rapport s’attache tout d’abord à rappeler la réalité des faits, en quelques chiffres qui font froid dans le dos : 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année et, selon les estimations, 5,4 millions d’hommes et de femmes ont été victimes dans leur enfance.

Au final, seuls 3% des agresseurs ont fait l’objet d’une condamnation.

À ÉCOUTER Fabienne Sainte-Rose, invitée de la rédaction ce lundi 20 novembre

Les 4 axes majeurs du rapport

C’est en partant de ce constat et en ayant recueilli les quelques 30 000 témoignages que la Civiise a défini ses préconisations. Elles s’articulent en 4 axes principaux : le repérage des enfants victimes, le traitement judiciaire, la réparation incluant le soin et la prévention.

. Pour le 1er point, le rapport indique que l’attention doit être portée sur la recherche de la libération de la parole, avec un rôle fondamental des professionnels qui doivent avoir une attitude « volontariste ».

. Le 2ème axe est le plus fourni en matière de préconisations. L’une des mesures proposées, qui est d’ailleurs la demande prioritaire des victimes, c’est de déclarer imprescriptible les viols et les agressions commis contre les enfants.

. Le troisième axe portant sur la réparation insiste sur la garantie de soins spécialisés et appropriés aux victimes, en mettant en œuvre un parcours modélisé, renouvelable si besoin.

. Et enfin, le dernier point insiste sur la nécessaire prévention, auprès des victimes mais aussi auprès des agresseurs, souvent récidivistes. Sur ce volet, les rapporteurs présentent une mesure importante : le maintien du nombre de structures dédiées à ce sujet, et notamment la Civiise elle-même qui, selon le gouvernent, devrait disparaitre au 1er janvier prochain…

Plusieurs associations sont d’ailleurs montées au créneau pour lutter contre cette disparition programmée.

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