Les membres de Mun recouvrent plusieurs statues sur la Savane
En ce premier jour de l'année 2020, les membres de l'association Mun sont passés une nouvelle fois à l'action. Ils ont recouvert des statues de personnalités impliquées dans le crime colonial de drapeaux rouge-vert-noir.
L'association Mun a entamé l'année 2020 tambour battant. Ce mercredi matin, après s'être rendus à la rue des Fusillés de 1870, les membres de l'association ont pris la direction de la Savane.
Ils se sont d'abord réunis autour de la statue de Joséphine de Beauharnais. La native des Trois-Îlets était impératrice de France et épouse de Napoléon lorsque celui-ci a décidé de rétablir l'esclavage dans les colonies françaises en 1802. Depuis de nombreuses années sa statue fait l'objet de nombreuses dégradations, sa tête ayant même été coupée et jamais remise en place.
Ce matin, elle a été recouverte du drapeau rouge-vert-noir par les militants de Mun.
Ces derniers ont pris la direction de la statue de Pierre Belain D'Esnambuc, colon français qui a pris possession de plusieurs îles de la Caraïbe au 17e siècle pour le compte de la France. Lui et ses hommes ont débarqué dans la rade de Saint-Pierre en 1635. Ses activités coloniales correspondent à l'introduction d'esclaves noirs dans les îles de l'arc Antillais. Sa statue a elle aussi été recouverte du drapeau rouge-vert-noir.
"Nous appelons tout le monde à respecter de la vie. Les colonisateurs ne peuvent pas être des repères. Nous devons être nos propres repères. C'est la vie qui nous engendre. C'est la vie qui fait l'autorité", a déclaré Olivier Bérisson, au pied de la statue recouverte lors d'un live Facebook.
L'association a annoncé qu'une troisième statue ferait également l'objet d'une action ce mercredi matin.
Cette opération militante remet une nouvelle fois sur la table la place mémorielle et symbolique accordée aux acteurs de ce crime que fut la colonisation.
