Premier livre blanc sur l'habitat Outremer : une initiative pour réduire les retards

Par 18/10/2023 - 06:47 • Mis à jour le 18/10/2023 - 14:28

8 axes de changement et les 40 mesures du Premier livre blanc sur l'habitat Outre-Mer ont été présentés aux élus locataires des bailleurs sociaux. Les acteurs de l'Outre-Mer souhaitent combler les retards dans les politiques de l'habitat, de la ville et de la cohésion sociale.

    Premier livre blanc sur l'habitat Outremer : une initiative pour réduire les retards

Après sa remise officielle à Philippe Vigier, ministre délégué en charge de l’Outremer, le Premier livre blanc sur l’habitat Outre-Mer a été présenté ce mardi matin (17 octobre) aux représentants des élus locataires des bailleurs sociaux, OZANAM et SMHLM.

Ce document ambitieux est destiné principalement à l'État et propose huit axes de changement ainsi que 40 mesures pour rattraper, en une décennie, le retard accumulé par les territoires ultramarins par rapport à la métropole en matière de conditions de logement. Les retards en matière de politiques de l'habitat, de la ville et de la cohésion sociale dans les Outre-Mer sont manifestes.

Réduire les retards en matière de conditions de logement

Michel Natte, administrateur représentant des locataires à la société OZANAM, témoigne de ce retard structurel :

On est très en retard, tant sur le plan de financement que sur le plan de l'organisation même et aussi de l'aide pour le locataire. Tout dépend du financement de l'État, ça permet d'améliorer l'habitat. Ça permet d'avoir plus de familles martiniquaises qui puissent accéder aux logements par rapport à ce que nous avons actuellement. Et puis, il y a aussi le fait que comparativement à Paris, par exemple, quelqu'un qui touche un certain salaire de l'ordre de 1 500 à 1 700 €, qui est seul, ne peut pas accéder à un logement social en Martinique alors qu'il peut le faire à Paris.

Ces constats alarmants montrent l'urgence de combler ces écarts importants en matière de logement dans les territoires ultramarins. Les différences de revenus, de coûts de logement et d'accès aux aides au logement sont autant de freins à l'amélioration des conditions de vie des citoyens ultramarins.

Des propositions pour une transformation ascendante

 ushom

Sabrina Mathiot, directrice de l’Union sociale pour l’habitat outre-mer (Ushom), à l’origine de ce projet, est déterminée à voir nos territoires ultramarins devenir des forces de proposition.

On veut vraiment qu'à la fois les politiques de l'habitat s'adaptent aux territoires, mais qu'il y ait aussi des solutions ascendantes, qu'on ne soit plus dans le caractère descendant. Certes, il y a des dispositifs qui avantagent le logement social en Outre-Mer, mais au regard de la structure des revenus des ménages, ça reste insuffisant.

Elle rappelle également que de nombreuses inégalités ont été observées avec le territoire hexagonal.

On a observé effectivement des inégalités dans les aides au logement. Par exemple, l'APL foyer n'a été mise en place dans les Outre-Mer qu'en 2023. Elle existe depuis des décennies dans les territoires hexagonaux. De même, la différence en montant perçu des aides aux logements reste quand même différente. En la défaveur du citoyen ultramarin et ça, c'est des choses que nous, on appelle à corriger.

Le livre blanc propose la création d’un groupe opérationnel dédié à l'accompagnement de la mise en œuvre de ces politiques. Ce document stratégique représente une étape cruciale vers un avenir plus inclusif et prospère pour les territoires ultramarins.

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