6 religieux et une enseignante, enlevés à Haïti

Par 25/02/2024 - 09:04

Six religieux ont été enlevés vendredi 23 février à Port-au-Prince, a indiqué leur congrégation catholique, qui annonce la fermeture de l'école où ils se rendaient. Il s’agissait du dernier établissement de la zone qui était encore ouvert malgré la violence des gangs qui gangrène Haïti.

    6 religieux et une enseignante, enlevés à Haïti
Image d'illustration

"La Congrégation des Frères du Sacré-Cœur en Haïti annonce avec douleur l'enlèvement crapuleux de six de ses membres et une enseignante œuvrant dans la mission de ladite Congrégation à l'Ecole Jean XXIII ce vendredi matin", peut-on lire sur un communiqué transmis dans la nuit de vendredi à samedi.

Une demande de rançon a été formulée, a appris l'AFP d'une source proche de la congrégation.

Le Bicentenaire, où se rendaient les religieux, est un quartier du centre-ville de la capitale haïtienne contrôlé par des groupes armés qui plongent, avec des enlèvements devenus monnaie courante, Haïti dans une profonde crise sécuritaire, politique et humanitaire.

Un phénomène récurrent

Des affrontements entre gangs rivaux ont paralysé les activités durant plusieurs semaines au niveau du port international de Port-au-Prince, situé dans la même zone, entraînant des pénuries de certains produits.

"Depuis plusieurs années, une violence absurde et injustifiée s'abat sur le paisible peuple haïtien, et même les personnes qui consacrent leur vie pour la cause des plus vulnérables ne sont pas épargnées", relève la congrégation, annonçant la fermeture de l'établissement scolaire primaire et secondaire "jusqu'à nouvel ordre".

Ces enlèvements pullulent dans une capitale contrôlée en grande partie par les gangs. Le 15 février, un professeur d'université avait été enlevé. Six religieuses avaient été aussi raptées, puis relâchées, fin janvier.

Avec au moins 806 personnes tuées, blessées ou kidnappées en janvier 2024 et quelque 300 membres de gangs également tués ou blessés, le début d'année a été "le plus violent depuis plus de deux ans" en Haïti, a indiqué début février le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme.

Et si, face à cette crise, le Conseil de sécurité de l'ONU a donné en octobre son accord pour l'envoi en Haïti d'une mission multinationale menée par le Kenya, sa mise en place effective tarde, notamment en raison d'une décision de justice à Nairobi.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a, depuis le Brésil jeudi, tenté de faire pression sur les pays partenaires pour faire accoucher cette force de police internationale.

 

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