Un ex-militaire colombien plaide coupable dans l'affaire de l'assassinat de l'ancien président haïtien

Par 08/09/2023 - 12:52

German Rivera a reconnu avoir participé au complot qui visait à enlever le président haïtien et qui s'est soldé par un assassinat.

    Un ex-militaire colombien plaide coupable dans l'affaire de l'assassinat de l'ancien président haïtien

Un officier de l'armée colombienne à la retraite a plaidé coupable jeudi d'avoir aidé un groupe de mercenaires à assassiner l'ancien président haïtien Jovenel Moïse à son domicile en juillet 2021.

German Rivera, 44 ans, a plaidé coupable pour trois chefs d'accusation, ce qui pourrait l'envoyer en prison pour le reste de sa vie, selon des documents judiciaires de la cour fédérale de Floride. 

L'ancien militaire surnommé "Colonel Mike" est, comme d'autres accusés, jugé selon la loi américaine car le plan d'assassinat de Jovenel Moïse a été partiellement mis au point en Floride, même s'il a été exécuté dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince.

Jovenel Moïse a été assassiné par balle le 7 juillet 2021 à son domicile près de la capitale par un commando de plus de 20 personnes entraînées, principalement colombiennes, sans que ses gardes n'interviennent. 

M. Rivera est accusé d'avoir aidé ces mercenaires.

L'opération visait au départ à kidnapper M. Moïse mais elle a évolué en assassinat, indiquent des documents du tribunal.

En février, l'avocat américain Markenzy Lapointe a expliqué en conférence de presse que ce complot avait été motivé par l'argent et le pouvoir. 

Une enquête américaine a révélé que deux hommes à la tête d'une société de sécurité à Miami, CTU, avaient prévu de séquestrer l'ex-président pour le remplacer par un Américano-Haïtien, Christian Sanon, qui désirait devenir président du pays. 

Des chantiers d'infrastructures lucratifs ainsi que des contrats prévoyant la fourniture d'équipements militaires et de forces de sécurité au futur gouvernement de M. Sanon leur avaient été promis en échange de l'enlèvement de M. Moïse, ont détaillé les procureurs. 

Christian Sanon est également poursuivi aux Etats-Unis.

En juin, un autre participant à ce complot, Rodolphe Jaar, de nationalités haïtienne et chilienne, a plaidé coupable et été condamné à la prison à perpétuité pour avoir livré des armes aux assassins. 

La mort de Jovenel Moïse a plongé Haïti encore plus dans le chaos, alors que ce petit Etat caribéen était déjà en proie à la violence des gangs qui dirigent actuellement 80% de la capitale. 

Le 1er septembre, le chef des affaires humanitaires de l'ONU Martin Griffiths a dénoncé l'"extrême brutalité" dont font preuve les gangs, appelant à "cesser le carnage". 

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