Le CESE adopte son avis sur le coût de la vie en Outre-Mer

Par 11/10/2023 - 16:50 • Mis à jour le 11/10/2023 - 16:51

À Paris, le Conseil économique social et environnemental (CESE) a rendu, ce 11 octobre, son avis sur le pouvoir d'achat en Outre-Mer. Il a été largement adopté en séance publique de cette assemblée consultative des représentants sociaux, en présence de députés qui avaient été invités pour que ces demandes soient ensuite portées à l'Assemblée nationale.

    Le CESE adopte son avis sur le coût de la vie en Outre-Mer

Après le Sénat sur la continuité territoriale, l'Assemblée nationale sur la vie chère et le gouvernement avec le CIOM, le Conseil économique social et environnemental (CESE) a dévoilé à son tour sa contribution pour le pouvoir d'achat en Outre-Mer. Ce mercredi, un avis présenté par la délégation ultramarine de cette assemblée consultative des représentants sociaux, a été adopté à une très large majorité en séance publique, dans l’hémicycle du Palais d'Iena, à Paris. 

Il comprend dix propositions fondées principalement sur des des dispositifs existants pour agir rapidement. En résumé, il n'y a pas de grande révolution, mais une volonté : l'efficacité. 

Hémicycle CESE
L'hémicycle du CESE au Palais d'Iena.

Le CESE préconise par exemple le versement de chèques d'aides alimentaire, énergie ou transport aux plus précaires via les CCAS, l'application de toutes les conventions collectives ou encore la majoration des primes d'activité pour agir vite, dès les textes budgétaires de cette année. Il faut être concret pour Véronique Biarnaix Roche, membre du groupe CFE CGC et co-rapporteure de cet avis. 

Cela peut être fait immédiatement. Ce qui nous a animé c'est de répondre à ces tensions totalement explosives qui durent depuis trop longtemps. On ne demande pas de nouveaux guichets, on demande d'être efficace.

Après l'efficacité de l'urgent, suivent les mesures de contrôle comme des enquêtes plus régulières de l'Insee, le renforcement des moyens des instances de la concurrence ou la création d'applications de comparaison des prix, ce qui existe déjà en Nouvelle-Calédonie. Des idées que le CESE espère voir portées par les députés, et même si l'avis n'est pas contraignant, Guillaume Vuilletet, président de la récente commission sur le cout de la vie de l'Assemblée nationale n'est pas sourd à ces propositions.

Je vais vous faire une confidence, il m'arrive très souvent de regarder les travaux du CESE pour bâtir mes propres amendements et pas uniquement sur l'Outre-Mer. Il y a dans cet assemblée, une expertise tout à fait importante pour aider la décision publique. Ensuite, nous sommes sur des sujets complexes, chacun à sa légitimité et pour moi, c'est important.

Des États généraux locaux du pouvoir d'achat

Enfin, l'avis préconise des mesures plus locales. Le développement de filières alimentaires sur les territoires, la création de normes adaptées pour les échanges économiques dans nos univers géographiques, une refonte de l'octroi de mer en transparence et des États généraux du pouvoir d'achat dans chaque collectivité.

L'esprit général est de s'inspirer des autres et choisir ce qui convient à chacun, comme l'illustre l'autre co-rapporteure, Ghislaine Arlie, de Nouvelle-Calédonie et représentante du bassin pacifique au CESE. 

On a les mêmes problématiques et on peut s'échanger ce qui marche. On est tous liés, on a des budgets Outre-Mer qu'il faut partager, c'est un melting-pot, il faut tout mettre sur la table et que chacun prenne ce qui l'intéresse.

Cet état d'esprit plait au député martiniquais Johnny Hajjar, car même si cet avis va moins loin que son rapport sur le coût de la vie présenté en juillet, il voit dans l'accumulation de ces contributions, ajoutées au fait que le gouvernement a commandé une mission sur les concentrations économiques, une preuve que le combat commence à payer.

Cette prise de conscience est une première victoire, mais ça ne suffit pas. Il faut passer au concret. Chacun, dans chaque territoire, pour s'habiller, doit pouvoir se dire qu'il prend tel vêtement en fonction de sa réalité, de son identité, de sa culture, de sa géographie et de ce qu'il représente dans le cadre de la République, mais aussi dans le respect de nos différences.

Ce sujet indéniablement d'actualité sera vraisemblablement au coeur des textes budgétaires des prochaines semaines à l'Assemblée nationale, puis au Sénat. Dans un contexte difficile, où le recours au 49-3 pourrait être fréquent, reste à savoir ce qui restera des préconisations du CESE à l'issue de ces examens sous tension qui s'annoncent au Parlement. 
 

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