Arras: le collège-lycée de l’enseignant tué évacué après une alerte à la bombe

Par 16/10/2023 - 06:12 • Mis à jour le 16/10/2023 - 07:41

Le collège-lycée de Dominique Bernard à Arras, l'enseignant assassiné vendredi dans un attentat jihadiste, a été évacué lundi matin (16 octobre) en raison d'une alerte à la bombe.

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L'alerte "fait suite à un message reçu" via Internet, a précisé la préfecture du Pas-de-Calais. "Le préfet, sur place, a fait évacuer l'établissement. Les démineurs se rendent sur site", indique une journaliste de l’AFP.

Aux alentours de 10H30, plusieurs dizaines d'élèves, d'enseignants et de personnels ont quitté la cité scolaire Gambetta, où a été mise en place une cellule psychologique, pour se rendre dans un parking juste en face.

"Toutes les mesures de précaution et de sécurité sont mises en œuvre en attente de la levée de doute", selon la préfecture.

Gaëlle, 39 ans, serre contre elle son fils, scolarisé en 6e à Gambetta. Elle était venue avec lui déposer une rose, mais l'établissement est à nouveau bouclé, l'accès interdit par une rangée de policiers. "C'est fou, je suis née à Arras, je n'ai jamais vu ça en 39 ans. On est sidéré", dit-elle.

Entre émotion et inquiétude

"Ca recommence, ça n'en finit plus, on est dans l'angoisse, dans la peur tout le temps", raconte Nathalie Morcel, gros bouquet de fleurs a la main, face à l'établissement bouclé.

Sa fille, en 4e, était présente vendredi. "Ça va être compliqué. Je ne pense pas la mettre à l'école de la semaine. Vivre des situations comme ça, ce n'est pas pour un enfant de 13 ans."

De nombreux élèves, certains accompagnés de leurs parents, s'étaient réunis lundi matin devant l'établissement, où aucun cours n'est dispensé lundi, pour rendre hommage à l'enseignant.

Certains, les mines sont graves et les yeux rougis, sont venus déposer des roses devant l'entrée, en présence de nombreuses forces de l'ordre, militaires et policiers.

"En se réunissant ici le plus rapidement possible, on montre que personne n'a peur et on leur montre que ça ne nous a pas réellement touchés, même si c'est super grave tout ça", affirme Enzo, en classe de première dans un lycée tout proche.

Dominique Bernard, professeur de français au collège, âgé de 57 ans, a été poignardé à mort vendredi par un ancien élève radicalisé de 20 ans, dans un attentat qui a également fait trois blessés.

"J'ai assisté malheureusement à l'attaque", raconte Sophie Dumont, professeur d'histoire-géographie depuis 30 ans à Gambetta. "On est tous en état de choc au lycée, on ne vit même pas au jour le jour, mais heure par heure."

Très émue, elle "appréhende" le retour face aux élèves mardi. "J'ai déjà eu la chance d'avoir une prise en charge psychologique en urgence samedi matin pour déchoquer, pour essayer de dormir, de ne plus voir ces scènes qui semblent à la fois surréalistes et hyper réalistes", confie-t-elle.

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